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BENITORAMA
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2 octobre 2006

Angeles Santos en bannière

Le tableau sur la page d'accueil est une oeuvre de la peintre Angeles Santos, "Tertulia" [El cabaret], 1929, Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia (MNCARS*), Madrid. J'ai vu ce tableau au cours d'une exposition qui m'a frappé durablement, au musée d'art contemporain de Valladolid, le Museo Patio Herreriano.

Cette exposition "Angeles Santos, un mundo insolito en Valladolid", s'est tenue de septembre 2003 à janvier 2004 et j'ai dû la visiter début septembre si ma mémoire est bonne. J'y suis repassé plusieurs fois, tant la démarche et la souffrance de cette peintre quasi inconnue, avant-gardiste tombée dans l'oubli, m'ont ému.

Le très beau catalogue est toujours disponible auprès du Patio Herreriano. Il constitue entre autres une excellente présentation des avant-gardes picturales de la première moitié du XXe siècle en Espagne, mouvements en communication avec le reste de la scène européenne.

Du reste, Angeles Santos concentra en elle-même, par une sorte de jeu de confluence indirecte, une grande partie de ces forces, ainsi ses deux grands tableaux de 1929 : "Tertulia", donc, proche de la nouvelle objectivité allemande, et avec certaines traits pouvant faire penser à Tamara de Lempicka (mais Angeles Santos reste, elle, tragique) et "Un mundo", 1929, clairement inscrit dans la "révolution surréaliste" dont elle aurait pu devenir une représentante espagnole.

Cette vitalité artistique espagnole fut hélas vite étouffée, comme toute forme de pensée indépendante et libre, par le franquisme... Une immense nuit grise et malodorante. Médiocrité de l'âme et des sens. En témoigne hélas la seconde partie de l'oeuvre de Angeles Santos, une peinture de la tranquillité, apaisée, un art "léger et sensible" (dixit un critique) succédant à une peinture sur le fil, morbide et généreuse à la fois. Comme si en reniant ce qu'elle avait peint et été, elle incarnait l'Espagne double, se déchirant sans cesse elle-même.

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