Jamais tard pour le mentionner, je l'ai lu cette fois-ci paresseusement durant tout le mois. Invité à déjeuner chez un ami dont une table basse s'ornait du journal, je m'en voudrais de ne pas en toucher un mot.

Donc, numéro de septembre... avec l'obésité mondialisée, le style paranoïaque, un copieux dossier chinois - à conseiller à Obama - et la machine à remplacer les journalistes*.

Et, avec le Diplo, un peu de bibliographie pour ce mois :

- Alexandre Dumas, Les deux révolutions, Fayard

- Pierre-Emmanuel Roux, La Croix, la baleine et le canon, Cerf

- Collectif, Histoire de l'Algérie à la période coloniale, La Découverte

- Dominique Pinsolle, Le Matin, PUR

- Collectif, Jack London photographe, Phébus

- Marc Levinson, The Box. Comment le conteneur a changé le monde, Max Milo

- Collectif, Atlas géopolitique des espaces maritimes, Technip

Je signale aussi la sortie du nouveau Manière de voir, sur les Etats-Unis.

* Acrimed s'intéressera sans doute au sujet de son côté.

Eric Hazan a bien raison de citer l'excellent historien américain Steven Kaplan, dans son essai tout juste paru. On peut faire connaissance avec son oeuvre en écoutant CECI. Puis le lire, évidemment. Par exemple, ses essais sur le pain ou la somme sur les corporations. Et pour le présent, des questions de semences.

On vient juste de me l'offrir, il y a encore de douces amies qui pensent à moi. J'adore les cadeaux, surtout quand le mot Napoléon est placé quelque part dans le titre. Cela se soigne probablement, mais j'aime bien mon état... et pour le moment, je lis Hazan, qui me redonne moral et couleurs.

Pour l'importante date de ce jour, juste un Chant du Départ et le livre de Hazan. Le reste comme allant de soi... dans les temps troublés, revenir au creuset de 1792.

Je signale aussi ces deux sorties "révolutionnaires" au Croît Vif :

- La Terreur imprévisible. La révolution en Aunis et Saintonge*, de Richard Ballard. Ne pas oublier le classique de Jean-Marie Augustin, paru durant le Bicentenaire et qu'on peut encore trouver ici et là.

- Comme Bernard de Saintes est un personnage méconnu, cette biographie de Laurent Julien ne peut être de trop. Pour qui veut une première approche, le Dictionnaire Soboul est tout indiqué.

* Un titre qui me laisse perplexe : qu'est-ce donc qui pourrait être prévisible en histoire ? Cf les longs développements de Ian Kershaw dans ce livre qui m'a occupé plusieurs nuits d'affilée : Choix fatidiques (Points Seuil). A noter la sortie concomitante de La Fin (même éditeur, et même excellent traducteur, Pierre-Emmanuel Dauzat).

Je signale la sortie d'un nouvel ouvrage de Thierry Lentz (CNRS éditions), toujours un bonheur de lecture. La République était bien malade lorsque Bonaparte s'en empara : le cruel avortement de Thermidor.

Avec L'Humanité des livres ce jeudi :

- un bien appétissant roman de Nihad Sirees (Robert Laffont)

- la réédition de la thèse de Paul Jorion sur Les pêcheurs d'Houat ( Croquant)

- la tribune hebdomadaire de François Taillandier, comme souvent juste et intelligente.

Une initiative sympathique que ce petit livre (chez Bruno Leprince), nous sommes tout de même nombreux à aimer la figure de Maximilien Robespierre*, et ce qu'elle a pu porter (jusqu'au sacrifice). Corbières, Maffeïs et Mazauric...

Et lorsqu'on lit cette courte interview de Nathalie Arthaud, on sent combien les questions travaillées par Sophie Wahnich remuent encore le corps social français.

En pleine sortie de "l’hiver de l’historiographie de la Révolution française", le dégel semble réellement productif et dynamique.

* Une lecture intéressante ICI, par quelqu'un qui apprécie Hébert et Babeuf.

Deux choses à signaler pour demain 21 septembre, date chère aux républicains (lire à ce propos des passages piquants du Journal de Cléry) :

- "1792. Entrer en République" qui se poursuit demain

- la sortie d'un vigoureux essai d'Eric Hazan à La Fabrique : Une histoire de la Révoution française

Je la rate cette année, vraiment impossible de m'y rendre, frustrant mais c'est ainsi. C'est tout de même l'un des plus riches événements culturels-politiques de l'année. Je parle bien sûr de la Fête de l'Humanité.

Des livres, des milliers de livres partout dans la Fête, et pas seulement ceux annoncés ICI (La ville brûle sera bien aussi présente, avec ses Variations sur un même ciel, sur le stand collectif L'autre livre*).

Mais des livres aussi sur presque tous les stands disséminés dans les allées. Tous ces livres que je ne verrai pas, ne toucherai pas... c'est ce qui s'appelle un crève-coeur, Clint me pardonne !

* L'autre livre, c'est aussi et surtout cet excellent salon, à échelle humaine et dans un quartier très agréable de Paris, pas très loin de Carnavalet, ou du MAHJ.