- Un énième livre d'homme politique sur Napoléon (le thème est porteur, encore plus avant des élections), il s'agit de La campagne de France. 1814 (Tallandier) d'Yves Jégo. Je ne sais pas s'il y a là le talent "romantique" d'un Villepin, mais j'irai le consulter en librairie, curieux que je suis. Plutôt qu'une exaltation nationaliste, il me semble qu'il faut voir avec tristesse comment tant de contingents, voire d'armées, ont trahi dans les années 1810 la cause transnationale napoléonienne. Basée en filigrane et malgré tout - ce tout si important et souvent navrant qu'il peut cacher le reste - sur une organisation politique tirée de la Révolution et des droits de l'homme*. Il y avait bien un contingent espagnol dans la campagne de Russie** ! En 1812 encore*** ! Rien n'est simple ni réductible à la "seule France".
- Une nouvelle version des recherches d'Olivier Blanc sur Olympe de Gouges : Olympe de Gouges. Des droits de la femme à la guillotine (Tallandier aussi). Alors, je vois avec sympathie cette publication, je devrai peut-être même l'acheter alors que j'ai pas mal de choses de Blanc en bibliothèque déjà... mais ça non : en 2013, bientôt 2014, Olympes de Gouges est tout sauf "méconnue", à redécouvrir, ou plongée dans un injuste oubli ! On parle d'elle partout, on la pop-starise - après Marie-Antoinette et Charlotte Corday - on la statufie, on la panthéonisera peut-être etc. Et rappelons pourquoi elle est morte réellement, comme le fait Florence Gauthier. Et cela, quelque regard que l'on porte sur sa mort. La biographie dessinée de Bocquet et Catel (Casterman) me l'a d'ailleurs rendue un peu plus sympathique qu'elle ne m'était auparavant, et notamment en tant que dramaturge (cf Darnton).
* Puisque l'épée fut hélas tirée en 1792, lorsqu'on n'écouta ni Robespierre ni Marat.
** Un des meilleures textes de Perez-Reverte, non traduit si je ne me trompe, La sombra del aguila, porte là-dessus. Drôle et cruel. On pourra se consoler - pour le moment - avec Le hussard (Seuil). Même époque mais un tout autre ton.
*** Il suffit de voir comment les "afrancesados" et ilustrados" sont traités en Espagne par une certaine presse ou certains milieux... le passé, ça ne passe pas si facilement !