Au MAHJ à Paris, le dimanche 8 décembre, un après-midi Stefan Zweig. J'avoue que je préfère lire Zweig en poche, cela conserve une  certaine "légéreté" à ses oeuvres de fiction, et puis je tiens à certains de ces poches lus et relus... mais je n'en annonce pas moins ce coffret en Pléiade, pour les amateurs. Par contre... ce petit bijou, feuilleté en librairie, s'avère extrêmement tentant (Paulsen).

Je dédie cette petite note à l'amie chère à qui j'ai offert récemment la Correspondance entre Roth et Zweig (Payot).

Soirée Chris Marker (Angoulême). Tout est dit ICI.

Soirée Giorgio Agamben (Paris). Tout est dit ICI.

Peu dormi, avalé en quelques heures cette nuit le livre dont je parlais hier. L'immense mérite de donner du corps à un fantôme avalé par l'histoire. Le style humble, voire hésitant de l'auteure qui m'a d'abord dérouté, prend son sens en une volonté de ne pas parler trop fort... sur une tombe vide.

Je resterai sur cette phrase, que je partage : "On ne lit pas impunément des livres" (p. 66). Pas de désespoir, donc.

Une exposition importante à Paris, au Mémorial de la Shoah, et qui pose de vraies questions sur la photographie :  "Regards sur les ghettos". Il existe aussi un catalogue pour ceux qui ne pourront se déplacer... catalogue que toutes les bonnes bibliothèques publiques se procureront, je présume.

Evidemment, il faut aussi aller voir "Le dernier des injustes" de Claude Lanzmann, notamment pour affiner la compréhension de la perversion du système nazi... et découvrir un autre regard sur Eichmann. A noter, pour alimenter la "polémique Arendt" sur le sujet, la sortie de « Eichmann était d'une bêtise révoltante » chez Fayard.

Sur un coin de table de nuit, en attente, ce petit livre déchirant, qui résume bien tout ce que le stalinisme a pu broyer d'enthousiasme* et d'envie de construire : L'idée d'une tombe sans nom, de Sandrine Treiner (Grasset). Ne pas désespérer pourtant. 

* Perceptible ICI, par exemple.

Etrange et violent XIXe russe, exaltation etc. Puis 1917. En tout cas, ce petit livre aux éditions Pontcerq nous en apprendra certainement : Les tchaïkovtsy. Esquisse d’une histoire (par l’un d’entre eux) 1869-1872. Car Napoléon fut vaincu dans les neiges, tout comme il fut vaincu en Espagne. De là, un XIXe siècle et non un autre. Les soupirs uchronisants ne servent à rien, de toute façon.

Puisqu'il existe un prix du livre européen, et qu'un prix marque simplement un état du monde littéraire ou intellectuel, des rapports de force, des luttes d'idées etc., je serais pour ma part ravi de le voir échoir à Luciana Castellina, pour La découverte du monde (Actes Sud). Au moment où tant de choses prennent un aspect passablement dégoûtant ou désespérant en Europe, ce serait là une sorte de signal.

Le livre est sur ma table de nuit, parmi bien d'autres, j'en reparlerai après lecture... mais pour l'avoir feuilleté et parcouru, il présente très bonne mine.

Rencontre à Nanterre le 13 décembre autour du livre Citroën par ceux qui l'ont fait (l'Atelier). Il est bon que cela ne se perde pas.

En complément au collectif Robespierre. Regards croisés (Armand Colin) et au numéro spécial des Annales Historiques de la Révolution Française, ce très gros livre sur la façon dont on perçoit et raconte Robespierre depuis le sanglant Thermidor (Ellipses). Tout cela écrit par certains des meilleurs historiens actuels de la Révolution française.

Lue ce jour dans La Croix, l'interview de l'historien de la philosophie Alain de Libera... où l'on suivra avec intérêt la confrontation qu'il opère entre "racines" et "patrimoine". Je signale au passage sa leçon inaugurale au Collège de France le 13 février 2014.