Finalement réussi à me procurer L'Humanité malgré la tempête et quelques soucis, c'est le jour où Les Lettres françaises sont livrées gracieusement avec.

Dans L'Humanité, apprécié les textes de François Tallandier (sur les Lois mémorielles) et de Maurice Ulrich (sur l'absurde offensive actuelle anti-Sartre, véhiculée par un navet pro-Camus). Après Marat, Freud, Sartre*, bientôt Marx sans doute, voilà de trop gros morceaux pour celui qui les attaque.

Dans cette livraison des Lettres françaises, que je lirai par morceaux ces jours prochains, je signale ces deux  critiques de livres: les Oeuvres complètes de Marguerite Duras et un tome II de la Correspondance de Balzac, les deux en Pléiade chez Gallimard. Ainsi que cette chronique de Gérard-Georges Lemaire : "De l'écriture moderne à l'art : de Gertude Stein à Louis Aragon"

Pour le reste, consulter ICI. Mais cela ne doit pas dispenser de l'achat en kiosque : il est des gratuités assassines.

* Sur Sartre, je note cette sortie récente, l'un de mes cadeaux de Noël (merci). Les LF en traitent d'ailleurs, dans un article sur "Sartre, le marxisme et la révolution". On n'a pas fini de lire Marx, même Le Monde s'y met !

Quelques articles lus dans ce numéro 694 :

- évidemment, les textes inédits de Pierre Bourdieu, annonce d'une belle somme tirée de ses cours au Collège de France : Sur l'Etat, (à paraître chez Raisons d'agir/Seuil en 2012, l'un des livres importants de l'année commencée)

- l'article sur l'identité sur Shakespeare (qui fera encore couler bien de l'encre !) dû au journaliste William Prendiville

- un texte amusant sur la récupération politique de la Country par les républicains et les démocrates aux USA, par Sylvie Laurent

- la double page centrale de Pierre Daum et Aurel sur le massacre d'européens à Oran le 5 juillet 1962, une affaire assez peu traitée à ce jour (cf La tragédie dissimulée de Jean Monneret chez Michalon). A mettre en lien avec le n°666 des Temps modernes, sur les Harkis (constitution de nouveaux objets d'histoire*, indispensables pour la compréhension de situations aussi complexes que dramatiques). La recherche historique doit se saisir de tout et tenter de ne pas se laisser instrumentaliser. Très difficile en ce moment...

* Les "Pieds rouges" aussi, pour être complet.

Si le Père Noël veut repasser un coup, il peut m'apporter cette biographie de Lannes, aux éditions Payot. Un personnage porté par le Chant du Départ et son volontarisme politique et social.

"Dédicacé" à tous ceux qui veulent amputer La Marseillaise de tel ou tel passage ou remplacer les défilés militaires par un carnaval, voici l'exaltant et très républicain Chant du Départ. Kleber, Marceau, Desaix, honneur de la France.

Tant que la Russie sécrétera des groupes comme Arkona*, il est douteux que le développement de sa politique de puissance** se souciera le moins du monde des actuelles pleurnicheries européennes. La Russie et l'Europe feraient mieux de s'entendre et de s'aimer, c'est l'évidence géopolitique et historique, grande alliance et amour. A sa manière, la seule qu'il connaissait hélas, Napoléon a failli le réaliser*** ! La neige, les cosaques, les erreurs diplomatiques et une hubris démesurée...

* Etonnant groupe folk-métal païen, qui pourrait accompagner en peaux de bête et cottes de mailles le nouveau cinéma fantasy russe. Pour la "Sainte Russie", voir les éditions L'Age d'homme.

** Se reporter à cet excellent "numéro russe" de Manière de voir, la revue du Monde diplomatique.

*** A paraître, aux Editions des Syrtes, cet ouvrage prometteur de l'historien britannique Dominic Lieven : La Russie contre Napoléon. La bataille pour l'Europe (1807-1814). On pourra se procurer ce livre - et d'autres - à la librairie franco-russe de Paris, la Librairie du GLobe.

Rêvons un peu - cela ne fait jamais de mal - avec les éditions Diane de Selliers, qui édite des livres somptueux. Je pense notamment à ces oeuvres stendhaliennes illustrées. A leurs côtés, une édition illustrée du texte très "italien" consacré par Stendhal à Napoléon ne déparerait pas.

A venir chez Agone en 2012 (cf le catalogue papier), un Pourquoi faire la révolution collectif, avec certains des meilleurs historiens actuels de la Révolution française, appartenant à l'IHRF. Je note les grandes lignes de cet ouvrage prometteur, affichées sur la couverture : "La Révolution française comme politique des égaux / Toute révolution est guerre d'indépendance / Etudier la Révolution française par les colonies / La Terreur, laboratoire de la modernité / Révolution, régénération, civilisation : enjeux culturels des dynamiques politiques / L'économie politique républicaine, un chaînon manquant". Des questions lancinantes pour aider à comprendre ce que Thermidor veut dire.

Le bon vieux roi Babar enchante toujours les enfances, une rare couronne à ne pas vaciller, une monarchie solide "sur-le-papier" et dans les têtes, je me demande si Nora a travaillé dessus. Ce personnage passe en tout cas l'épreuve du temps, voici une exposition aux Arts Décoratifs, et le très beau catalogue qui va avec. Pas de fuite ni de mort symbolique pour lui.

"Dragon Lady" & co à la Galerie Arludik (Paris). Et quand elle ne joue pas, c'est ICI.

Jacques Terpant aime les femmes, c'est une évidence, ICI et ICI aussi.