Ces belles jeunes femmes rayonnantes de victoire connaissent et aiment leur hymne*, tant chargé de sens, couches d'histoire de la vieille Russie née à la modernité dans un siècle de fer. Derrière elles, passent les morts de Stalingrad, de Léningrad, de cent autres lieux, notre délivrance à nous tous européens de la barbarie nazie.
Pourquoi, en France, tant de difficultés, tant de méconnaissance, tant d'incompréhension, tant de bêtise aussi parfois, autour de La Marseillaise ? Le creuset patriote/révolutionnaire d'une Nation née et régénérée en 1789-1794. Universalité ouverte et fraternelle, pas totalement abstraite bien sûr : le local sans les murs**. Tous les hommes égaux, citoyens et non plus sujets. Message donné au monde, il n'est que de voir comment les soldats de Toussaint Louverture surent s'en emparer !
[Puis les aléas du XIXe et du XXe siècles, la colonisation etc. le message brouillé par le sang et l'injustice : sous la cendre, pourtant, le coeur bat ardent]
C'est en partie autour de cela, du réel héritage politique et métapolitique de la Révolution française que se jouera l'avenir. Je travaillerai sur ces matières, s'il m'est prêté longue vie.
Saint-Just, Robespierre, Hoche, Marceau, Desaix ne sont pas morts en vain !
* Ici cette magnifique version chantée à gorge déployée par la nation russe en armes, et offerte aux vétérans des guerres de l'Armée Rouge.
** Une dialectique magnifiquement portée par Jaurès - il fallait qu'il meure pour que 1914 ne le conduise pas aux choix impossibles.