Séances interminables et "sesudas" comme on dit en espagnol, jus de cerveau dégoulinant, heureusement la Compagnie Jolie Môme* m'accompagne un peu, beaucoup, sous le signe de l'histoire. Pour une partie de la nuit, et parce que le désespoir est réactionnaire, donc à fuir.

* Vus en live ICI il y a deux ans.

Le chef d'oeuvre de Karel Capek a droit à une superbe couverture dans sa toute récente édition chez Cambourakis. Sobre et classe.

La maquette et la mise en pages sont assez "foutraques" comme on dit, le contenu est peut-être trop riche et mal ordonné dans le numéro 1... mais par les temps qui courent en Espagne, je suis content que cette revue satirique existe.

Crumb (tout comme Schlingo) c'est encore meilleur à relire, un jeu de l'esprit, un travail de la mémoire, agitée ici et là. Quelques occasions récentes de lire ou relire :

- Parle-moi d'amour ! (Denoël Graphic), une collaboration du couple dont Fabrice Neaud parlait très bien durant sa récente Carte blanche* à la CIBDI d'Angoulême, devant une planche dudit couple.

- La crème de Crumb (une excellente initiative des éditions Cornélius), le cadeau idéal pour faire découvrir son oeuvre aux néophytes.

- Je n'ai toujours pas lu sa Genèse, cette véritable "curiosité"... dont je ne sais trop quoi penser. Je tourne autour depuis sa sortie, comme pour le humer et tâter. A suivre.

- Toujours chez Cornélius, Nauséa, les adaptations littéraires de Crumb (érotiser Bécassine, c'est à la fois un peu fou... et logique, au vu de sa morphologie très crumbienne !). A noter que sa vision de Kafka est l'une des seules convaincantes en bande dessinée.

- Je signale aussi ce livre récemment sorti, R. Crumb, de Jean-Paul Gabilliet, aux PUB.

En attendant d'aller voir l'exposition Crumb. De l'Underground à la Genèse, au MAM de Paris, je dédie amicalement ces quelques lignes à Jean-Pierre Mercier.

* Et à la radio, c'est ICI.

Extrait d'un message envoyé à un être cher vivant à l'ombre des Cendres des Invalides* :

Le Communisme primitif n’est plus ce qu’il était, de Christophe Darmangeat, constitue une relecture, avec les acquis de l'anthropologie, de l'ouvrage désormais classique de Engels, L'origine de la famille, de la propriété privée et de l'État (ouvrage qu'il vient d'ailleurs de préfacer au Temps des cerises**).

Nous vivons - par moments - une époque éditoriale formidable.

* Incroyable ! Castelot (jeune) était là pour le retour de celles de l'Aiglon ! Toute la supercherie pétainiste tient dans ces mots : "les soldats allemands n'iront pas plus avant. Vingt gardes républicains se saisissent du lourd cercueil de bronze et c'est sur des épaules françaises que les restes du fils de Napoléon" Blablabla. La fallacieuse souveraineté de l'état croupion et collabo. Jusqu'au bout, sort pathétique du fils de Napoléon... méritait-il le talent de Rostand et le dévouement de tant d'autres ?

** Sortie en septembre, à retrouver sur le stand de l'éditeur à la Fête de l'Humanité.

Et pour preuve du gâchis stalinien, les souffrances de ces trois hommes, aux éditions Le bruit du temps*. Babel, Mandelstam, Margolin...

* Des gens qui aiment leur métier, des livres superbement édités.

Ce centre de recherche* découvert grâce à un stand argentin situé au sein de la Cité politique de la Fête de Lutte Ouvrière. J'imagine que les livres doivent pouvoir se commander en Espagne, j'ai oublié de poser la question (sinon, il suffit d'attendre la Fête 2013).

Grâce à eux, je viens de lire El caso León Trotsky (CEIP), compte-rendu de la (sous)commission Dewey au Mexique sur les procès de Moscou. Passionnant, très détaillé sur la mécanique perverse du stalinisme** mais aussi un bon panorama de la vie et de l'oeuvre de Trotsky.

En lien avec cette lecture (l'épisode norvégien), j'en ai profité pour réécouter le premier épisode de la série Fragments d'un discours révolutionnaire. A l'école des trotskystes français. 

* En France, il y a le CERMTRI. Eux aussi ont un stand à la Fête, on peut y faire de belles trouvailles. Je tiens à les remercier ici pour m'avoir procuré un exemplaire des Mémoires de Levasseur de la Sarthe aux Editions sociales. Un livre qui manquait cruellement à ma bibliothèque, et que je vais pouvoir relire cet été.

** Trotsky fut avec Souvarine et Orwell l'un des premiers à employer et à illustrer le terme de "totalitarisme", mais de façon vivante, ni essentialiste ni figée, juste un outil pour penser. Cf l'essai très fouillé de Christofferson sur la triste décadence du concept et son instrumentalisation. Hannah Arendt se retournerait dans sa tombe de le voir employer à toutes les sauces !

De una pila de numeros de "Babelia", el suplemento de libros y artes del Pais :

- Bartolomé Benassar, Velazquez. Vida (Catedra)

- Karl Marx, Friedrich Engels, El manifiesto comunista (Nordica)

- Miguel de Unamuno, Cartas del destierro (EUSAL) 

- Alvaro Lozano, Mussolini y el fascismo italiano (Marcial Pons)

- Pedro Poyato, El sistema estético de Lus Buñuel (UPV/EHU)

- Jordi Canal, Eduardo González Calleja (eds.), Guerras civiles (Casa de Velazquez)

- Mbuyi Kabunda (coord.), África y la cooperación con el Sur desde el Sur (Libros de la Catarata)

- Miguel Fernández-Palacios, 49 horas en Kinshasa, (Libros de la Catarata)

Contre le matraquage médiatique incessant, un peu de recul sur le sport contemporain :

- avec un livre (2012) / "quand l’âme du sportif lui a été enlevée pour être remplacée par le mental"

- avec un autre livre (2008) / consacré à Coubertin cette fois.

- avec ce podcast (2010) / éclat de rire possible à 00:50:44 !

Le corps travaillé et torturé, terrain d'exercice d'un libéralisme débridé*... je ne puis que penser à cette somme, ce grand oeuvre de Claude Guillon, Je chante le corps critique (H&O). Un classique à présent, au meilleur sens du terme.

* Et ce petit texte nostalgique de Michéa ne peut contrebalancer les tendances lourdes à l'oeuvre.

Lectures de ce jeudi pluvieux...

- Libération pour sa chronique de Femmes en aventure, de Valérie Boulain (PUR) et pour la nécrologie de Ray Bradbury.

- L'Humanité, pour elle-même mais aussi pour Les Lettres françaises offertes avec : l'une des rares revues littéraires de qualité encore existantes. Ce mois-ci, au sommaire, Dickens, Woolf, Sade, Rembrandt etc. Et ce court essai signalé  : Génocide et propagande. L’instrumentalisation politique des massacres, de Edward S. Herman et David Peterson (Lux).

- Le Monde diplomatique (de juin), que je lis par tranches, pour la Chine, l'Algérie, le Soudan, l'Argentine et l'Equateur (et l'abondante bibliographie de chaque mois).