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BENITORAMA
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17 octobre 2011

L'horreur et les épines

Télé-réalité et management mêlés, ça donne cette horreur*.

Malgré certaines épines de sa langue ou de sa pensée**, le travail de Jean-Claude Michéa peut constituer, avec d'autres, un début d'antidote.

(Sans le revendiquer explicitement ou seulement par quelques allusions [1793], il retrouve tout un héritage du sans-culottisme, cf Soboul, Guérin, Guillon)

Me voilà plongé dans Le complexe d'Orphée (Climats/Flammarion) : une lecture parfois difficile, qui bouscule, qui cogne, qui hérisse***, mais qui pointe là où ça fait mal. Des mots à mettre sur ces maux contemporains qui nous assomment jour après jour. En ce sens, Michéa procure un chaînon "manquant-retrouvé" dans la pensée, un lien. Il suffit de voir toutes les références qu'il articule ensemble, c'est impressionnant (en ce que cela fonctionne... rien à voir avec le name dropping).

Agréable à lire, bosquet touffu où se perdre et se retrouver (questions, scolies et notes diverses), stressant ou destressant selon les moments... pas un livre de tout repos. Mais le repos, c'est la mort !

Et comme en illustration de la "décence des gens ordinaires", la chanson Ma France de Jean Ferrat, que j'écoutais tout à l'heure en terrasse en entamant l'essai. L'immense émotion populaire à la mort de ce dernier dit d'ailleurs quelque chose de fort.

*  A noter, le débat sur Napoléon, vers 0:56.

** Cela tape dur, parfois trop ou sur des cibles un peu "faciles". Et l'amour, dans tout ça ? L'amour pour les ennemis de l'amour.

*** Par exemple dans certaines de ses attaques contre Foucault (quid du Foucault de l'archive, l'ami de Farge et de Veyne ?) ou les déconstructeurs en général. Ou aussi l'obsession contre une certaine presse... que l'on peut pourtant lire de manière critique (pour soi-même).

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