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BENITORAMA
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13 mars 2012

"Pendant ces vingt ans de tyrannie..."

Malaparte n'était pas quelqu'un de simple, son itinéraire non plus, et son rapport à la "vérité" donne parfois le tournis... mais aussi des pages superbes (et de belles rencontres humaines).

Je viens de lire, ou plutôt dévorer Muss, suivi de Le grand imbécile (La Table Ronde), et c'est de ce dernier texte, qui n'est pas sans m'évoquer certains passages de Giono, que je voudrais extraire quelques lignes, espoir de la "common decency" orwellienne* :

"Pendant ces vingt ans de tyrannie, de misère, de rhétorique, de suprême injustice, de violence froide, calculée, vile, le peuple n'a pas perdu sa sérénité, l'amabilité héritée des bonnes lois et des exemples des aînés, ni oublié la douceur de la vie italienne, publique et privée, dans les années qui ont précédé la Grande Guerre. Il n'a pas renoncé à son bon sens, son ironie et cette tolérance, cet instinct de conciliation qui allégeaient ses misères, rendaient son pauvre pain plus savoureux et plus nourrissant." (p.185)

Les deux textes publiés montrent eux-mêmes plusieurs têtes de Malaparte, certains passages sont pénibles à lire, exaspérants, auto-complaisants... et l'on pense évidemment au sort et à l'attitude d'un Gramsci en comparaison.

Si Mussolini avait gâté Malaparte au lieu de le persécuter (par périodes), son parcours aurait été tout autre : c'est sans doute, face à la postérité, le meilleur "service" qu'il pouvait lui rendre.

Avant d'avoir à affronter lui-même la chatte du peuple (lire le second texte pour comprendre).

* Un autre exemple avec un professeur humaniste tentant de conserver sa dignité dans une situation... "impossible" et très violente intérieurement.

 

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