Pour cette fois, je suis d'accord avec l'historien proche de Furet Patrice Gueniffey*, lequel s'élève contre les déclarations mal inspirées d'un acteur pourtant assez sympathique par ailleurs. Et de toute évidence, oui, "cet hymne incarne les principes de la Révolution française". Bien la peine d'avoir été le Tarquin des "Chouans !" autrefois...
[Il serait temps que les comédiens cessent de se mêler d'histoire, en tout cas pour raconter n'importe quoi en profitant de leur aura médiatique. Pauvre Jeanne, elle mérite mieux. Au moins, l'excellent Torreton de "Capitaine Conan" a trouvé un registre à lui pour parler de la France passée, simplement et sans donner de leçon.]
De même la réponse détaillée d'Edgar Morin** me convient tout à fait. Morin écrit là l'un des textes les plus justes sur la Marseillaise... depuis les pages finales d'Olivier Bramanti dans son Jeanne (Carabas).
On ne peut avoir de révolution sans révolution, comme disait en gros Robespierre. Et tous ceux qui pleurnichent devant cet hymne "sanguinaire" font pitié à voir.
Quant à la critique de son utilisation depuis la Révolution française, voilà une autre affaire, autrement sérieuse.
* Pour la peine, je trouverai le temps, cet été ou cet automne, de lire son Bonaparte (Gallimard).
** Pour la peine, je trouverai aussi le temps de lire Mon Paris, ma mémoire (Fayard).