Ce que je préfère chez Maurice Agulhon, ce sont ses oeuvres sur 48 et la République, notamment ce beau classique. A présent, nos seules étagères contre la mort...

Le livre qui me fait fantasmer depuis sa sortie en 2010 (et pour un bon moment encore je le crains) : Matteo Ricci, un jésuite à la cour des Ming de Michela Fontana (Salvator). Mais tout vient à qui sait attendre et il n'y a bien qu'en matière de lecture que je sois patient.

Puisque E.W. Thompson est de plus en plus traduit et lu dans ce pays, je communique ici simplement ma joie trouvée dans les premières pages de La guerre des forêts (La Découverte). Suivre un grand historien à l'écoute des voix perdues des humbles et des vaincus, est toujours fort.

La Croix (pour le cahier livres) et L'Humanité (idem). Comme un jeudi, quoi.

Pour ce qui concerne d'actuels délires politico-géographiques, où l'on découpe à tout va, comme si cela n'avait ni importance ni incidences, loin, si loin du "bon peuple", lire l'article de l'historien du droit Jean-Marie Augustin dans Sud Ouest, concernant le sort étrange prévu pour la région Poitou-Charentes (dont il connaît bien l'histoire et la géographie). 

A quoi sert-il que les géographes travaillent, on se le demande. Les découpeurs auraient au moins pu lire les cartes de L'invention de la France de Todd et Le Bras (Gallimard). Ou peut-être ont-ils trop bien lu et à leur manière (politicienne) ?

D'une recherche iconographique sur Lino Ventura... à toute cette bande de costauds, il n'y a que quelques clics.

Le point d'interrogation est bienvenu : voici chez mon éditeur Cambourakis la réédition du collectif en bande dessinée sur la Birmanie. Avec Frédéric Debomy, Olivier Bramanti et d'autres bons auteurs. A signaler la sortie simultanée de ces entretiens avec des femmes birmanes (Buchet-Chastel).

Ces deux livres (lu le premier, pas encore le second) dessinent des liens complexes entre écologie, politique et colonisation : 1 et 2. 

C'est un bon éditeur de littérature au positionnement original, plusieurs de mes amis (1, 2 et 3) y ont donné couvertures et dessins... voici l'exposition consacrée à L'Arbre vengeur par la librairie-galerie La Mauvaise réputation. A Bordeaux jusqu'au 15 juin.

Après les Cahiers de l'Herne et les Dossiers H... voici Les Cahiers du Cerf avec un numéro consacré à Peguy (avec Latour et Stengers au sommaire parmi d'autres). Vu l'état du pays, il est urgent de redécouvrir Péguy.

En espérant que certains des lecteurs de ce cahier... auront l'ouverture d'esprit de s'intéresser au regard du philosophe marxiste (et benjaminien) Daniel Bensaïd sur Péguy : une note de Bensaïd et une conférence-débat... en souvenir de lui. Je reste en attente d'un livre de/sur Bensaïd sur/et Péguy.

Il n'y a pas, il ne peut y avoir d'appropriation de quelqu'un comme Charles Péguy*.

* Et ce Péguy point final au Félin me semble dès lors aussi légitime qu'intéressant.