Comme pour faire passer un léger arrière-goût dans la bouche, quelques éclats de rire grâce à Blain et Lanzac... c'est l'intégrale de Quai d'Orsay (Dargaud). Contourner l'obstacle ici.

On m'a gentiment passé le dernier opus d'Edouard Balladur, un étrange ouvrage intitulé La tragédie du pouvoir. Le courage de Georges Pompidou (Fayard). Un Balladur berné, à qui Pompidou, son entourage et ses médecins mentent constamment sur la maladie et sa gravité, et qui semble en être satisfait... On peut bien se moquer ensuite des mensonges des dirigeants soviétiques (Brejnev and co). Un livre qui au final laisse plus de questions qu'il n'en résoud*. Etrange, vraiment.

Quant à l'autosatisfaction de l'auteur sur son rôle dans l'époque, on pourra facilement lui rétorquer cet ouvrage collectif paru à La Découverte, Une autre histoire des « Trente Glorieuses ».         

* En tout cas, si l'auteur règle quelque chose dans ce livre... c'est leur compte à Chirac comme à Chaban-Delmas. Le sens chrétien du pardon semble se perdre.

Marat et Saint-Just mis à part, c'est dans la vie de la brillante crapule que fut Talleyrand que je suis plongé : acheté à sa sortie et en cours de relecture, le délicieux pavé d'Emmanuel de Waresquiel (Fayard, cahier iconographique conséquent). On peut ensuite évidemment penser ce qu'on veut de Talleyrand (et se demander pourquoi Napoléon ne le fit pas fusiller).

On vient de me l'offrir... et même si je connais ces textes, je suis content : car tout est dans leur imbrication. Rendre le peuple heureux, donc, avec Saint-Just et les éditions La Fabrique. Car c'est vraiment ce qui fut tenté avant Thermidor et que l'on ne sait plus voir. Trop de lumière, peut-être ?

Des nouvelles de Jean-Paul Marat, loin des clichés et de sa réduction à une figure monstrueuse, voire antépolitique... c'est l'association Pôle Nord et le Chantier Marat n°11. On pourra évidemment s'amuser à comparer au La Fayette de Gonzague Saint Bris (Gallimard).

J'ai à peu près tout ce qui est édité de Lanzmann chez Gallimard (et bien sûr Shoah). Lu le temps d'une pause café en ville, Un vivant qui passe. Un café qui fait partir loin et triste. Mais il le faut : en matière historique, l'oubli est une saloperie (à usage contemporain).

Vernissage d'une exposition à ne pas rater, car le travail de Sylvie Tubiana est particulier et subtil : les corps, la diversité de leur présence au monde, la mémoire... Non pas une énième photographe mais une vraie artiste, qui construit patiemment une oeuvre. Le 15 octobre, c'est-à-dire demain, à Angoulême.

Encore un très beau livre et relativement indispensable. Argh, comment faire ? Une journée au Moyen Âge, chez les Belles Lettres, d'Arsenio et Chiara Frugoni. Vu et caressé en librairie.

Cela se passe quelque part en Vendée, le dessinateur PieR Gajewski y expose ce week-end, mais ne me demandez pas où c'est précisément. J'aime bien Cholet mais connais peu ses environs.

Le co-auteur de l'énorme projet "cosmopolitique" La Ville Bleue* (avec la photographe et réalisatrice Carole Sionnet) y montrera les dessins illustrant L'Empereur Hon-Seki (Le Corridor bleu).

Une occasion de découvrir le travail original de l'auteur, transcripteur d'une certaine angoisse des métropoles contemporaines. En voici une autre (occasion).

* L'exposition Europa marqua les visiteurs en son temps à Angoulême. Le local et l'universel, une dialectique indispensable.

Moi qui cherchais des choses bien à faire à Bordeaux... en voici une : l'exposition "Jean Moulin. Le devoir de la République" au Musée d'Aquitaine. C'est jusqu'en mars 2014 mais l'on peut prendre un peu d'avance dès cet automne. Et si le nom de Jean Moulin pouvait résonner en nos temps troublés, ce ne serait déjà pas si mal.