- Sur du9, cette chronique de Julie Delporte consacrée au Journal de Jo Manix, que FLBLB réédite en ce moment et qu'il était plaisant de trouver sur leur stand au Festival. Et par ICI, la table ronde que j'ai ratée.

- Les causeries de l'expérience Pierre Feuille Ciseaux sont en ligne. Et pour en savoir plus sur ces journées passées, voir ICI.

Découpé ce passage des carnets de Guy Roux dans le Journal du dimanche... de ce week-end, je n'entends rien au foot et ne m'y intéresse qu'en tant que manifestation éminemment humaine et là, justement ce passage (1978, en Argentine) :

"En pleine dictature fasciste. Une politique de sécurité absolue au prix d'une répression absolue. Le 14 juillet, avec des français dans un restaurant de Buenos Aires, on entonne La Marseillaise. Toute la salle se lève pour chanter avec nous : à leurs yeux, c'était un chant de liberté."

Très instructif : une Marseillaise lancée comme réflexe patriote qui s'en revient en chant révolutionnaire, brisant soudain deux siècles de sédimentation sémantique. Ces deux chants sont passionnants dans leur entrecroisement, car Guy Roux était forcément conscient du côté subversif de cette chanson "à ce moment-là".

J'invite à lire ce volumineux essai - très riche iconographiquement - signé Thierry Smolderen : Naissances de la bande dessinée (aux Impressions Nouvelles).

Pour ne pas laisser par exemple enfermer les personnages "de bande dessinée" dans un complexe page-cases ossifié. Cf par exemple l'intrication et son potentiel subversif.

La case restant bien sûr utile comme dispositif, à utiliser "selon et quand"... et non comme vulgate. Tout cela semble évident mais ne l'est visiblement pas encore assez.

Un essai plein d'oxygène et libérateur, donc.

Je retrouve en podcast, tout en travaillant, cette forte émission de "Là-bas si j'y suis"* : "Plutôt Hitler que le Front Populaire".

Long entretien avec l'historienne Annie Lacroix-Riz, à qui l'on doit notamment Le choix de la défaite, dans la lignée du grand Marc Bloch.

Tout en sachant d'où l'historienne parle (d'un clair positionnement communiste), à écouter avec intérêt.

* On espère voir Mermet encore au programme de la grille de rentrée de France Inter cet automne.

Pour les lecteurs de Frédéric Poincelet, dont je suis, ou pour ceux qui pourraient le devenir, voici un court entretien en vidéo sur le site de l'éditeur Ego comme X.

A part Frédéric Magazine, dont il est l'un des initiateurs, à lire notamment : Le périodique, Essai de sentimentalisme (avec Loïc Néhou), Mon bel amour (trois livres publiés chez Ego comme X), Poésie (à la Cinquième Couche).

(J'aime offrir Poésie à de jolies femmes esthètes)

A suivre aussi, ses activités d'expositions, de bons souvenirs parisiens en la matière...

Si l'on veut s'épargner les mormoneries en vogue, on peut aller jeter un oeil à ces deux curieux petits livres :

- Mademoiselle Christina, de Mircea Eliade (L'Herne)

- Le vampire de Ropraz, de Jacques Chessex (Grasset)

On peut aussi revenir aux sources et après Stoker, aller lire Les nombreuses vies de Dracula, de André-François Ruaud et Isabelle Ballester (Les Moutons électriques).

Tout en réécoutant un épisode de la formidable série radio de Jean Birnbaum, "Fragments d'un discours révolutionnaire, à l'école des trotskystes français", je découvre un peu tardivement et au pur hasard de la navigation sur le net la sortie d'un livre très bienvenu de Georges-Marc Benamou, Les rebelles de l'an 40 (Robert Laffont), qui vient compléter C'était un temps déraisonnable. Importance de la parole recueillie, tant que les gens sont en vie. Cf bien sûr aussi "Le rapport Karski" de Claude Lanzmann.

Editeur bien différent du précédent - mais tous ou presque me sont utiles pour construire ma bibliothèque - que Libertalia, jeune maison pleine de mérites. Je retiens à son catalogue, en train de grossir, La cité du sang, d'Eric Fournier, les petits livres de Jack London et l'attention portée à Marcus Rediker (également chez Amsterdam), dont  le volumineux Forçats de la mer est sorti récemment, dans une édition sobre et soignée.

Voilà un bon endroit, convivial, aimable et rempli de livres, où passer les prochains 10-11-12 septembre. Y prendre des forces pour les semaines et mois à suivre.

En kiosque, le numéro spécial de L'Humanité Dimanche, avec tous les programmes de la fête.

Amusant, Le Figaro lui-même annonce la fête, dans la rubrique "Sortir à Paris".

Intéressante initiative du Monde Diplomatique que ce numéro hors-série en bande dessinée (aux éditions Homecooking que je ne connaissais pas, j'avoue). A juger sur pièces certes, en kiosque et librairie, mais quand on trouve au sommaire des gens comme Joanna Helgren, Fabrice Neaud ou Morvandiau, cela s'annonce plutôt bien.

Y lire peut-être des gens comme LL de Mars ou Olivier Bramanti dans un éventuel n°2 ?

Occupé une partie de ma dernière insomnie avec cet épais volume d'Archives dédié à Mattt Konture (L'Association). Le genre d'acquisition dont on ne peut que se féliciter des années après, une richesse, plus une situation généalogique dans l'oeuvre. A noter, la sortie de Jean de l'Ours (avec Jacques Velay).

Ma dernière acquisition en bande dessinée - j'achète très peu de choses en ce moment - c'est La présidente, de Blutch et Menu, à L'Association. C'est un livre court, mais parlant pour un moment politique des années 1990 : l'arrivée des écologistes, de leurs idées et de leurs pratiques, dans l'Institution.

Deux chaînes un brin austères où j'aime à pêcher des moments de télévision, en podcast par exemple : LCP-AN et Public Sénat.

Sur la première, une émission comme "Ecrire la politique : l'actualité du livre politique" ou le long documentaire "L'enfer de Matignon". Sur la seconde, "Bibliothèque Médicis" ou "Déshabillons-les".

Des travaux parlementaires ou des séances de questions au gouvernement, des portraits de parlementaires, des événements des partis ou des syndicats, etc.

En sachant où ces chaînes se situent, et dans quel cadre - démocratie représentative et cinquième république finissante - ne pas bouder son plaisir.

En parlant de biographie, voici ce petit salon à la Mairie du 17e arrondissement, concentré sur un après-midi, ce qui me semble tout à fait louable. Par contraste, j'ai un peu de mal à comprendre ces salons, petits ou moyens, qui au week-end traditionnel ont fini par annexer le vendredi, généralement une journée creuse où l'on s'ennuie fort. Serait-ce une manière de tester la résistance physique des auteurs ? Heureusement, on peut passer le temps en lisant, par exemple CECI.

Quelques idées extraites de la dernière livraison des Lettres françaises (offerte avec L'Humanité de ce samedi) :

- le catalogue de l'exposition que je n'ai pas encore pu voir à Orsay, Jean-Léon Gérôme (Flammarion)

- une sorte de guide pour voyager en France de musée en musée (je recommande par exemple les trésors de La Piscine à Roubaix), Chefs-d'oeuvre des musées en province, de Gérard Denizeau, aux nouvelles éditions Scala.

- l'instructif Galeristes, chez Actes Sud, une série d'entretiens avec Anne-martin Fugier.

- d'autres entretiens, inédits, avec Guy Dumur : Une vie sur scène. Jean-Louis Barrault (Gallimard)

(à suivre)

Etonnant succès que celui de la bande dessinée d'aviation, notamment portée par Paquet (une collection dédiée, Cockpit... et je suppose que les grands éditeurs se lanceront à la copier). C'est le thème de l'article de Philippe Peter dans le France Soir de ce jour, consacré plus particulièrement au dessinateur Romain Hugault, qui porte ce succès, avec la série Le Grand Duc. Un auteur dont j'avais remarqué les Pin-up Wings et cette couverture.

La newsletter de Noël de la librairie Quilombo donne quelques autres pistes :

- Free press, de Jean-François Bizot (Nova éditions)

- La commune vue par ceux qui l'ont faite de Laure Godineau (Parigrammes)

- Gravures rebelles de plusieurs auteurs, dont Masereel (L'Echappée)

Et d'autres titres dans la sélection de décembre.

Dans Le Monde diplomatique de décembre (une présentation radiophonique ICI), ne pas rater l'article de Zeev Sternhell (en lien avec son gros ouvrage sur le sujet) : "Anti-Lumières de tous les pays...". Il se conclue ainsi : "La défense de l'universalisme et du rationalisme reste aujourd'hui une tâche urgente et complexe, à la mesure de ses enjeux : maintenir ce qui fonde une nation composée de citoyens autonomes."

Pour tous ceux qui aiment l'auteur de Education européenne, cette exposition parisienne : "Romain Gary des Racines du ciel à La Vie devant soi"*. Ce sera pour moi l'occasion de découvrir le Musée des lettres et manuscrits, où je n'ai jamais mis les pieds.

*En attendant d'y aller, ce court texte de François Mattei... et cette exposition itinérante sur Romain Gary et les Compagnons de la Libération.

A Rennes, nouvelle exposition de L.L. de Mars, jusqu'au 13 janvier. Pour ses lecteurs... et pour les autres qui ont vocation à le devenir. En attendant ses prochains livres, on peut retrouver ces publications : les albums Prières et Docilités, et les participations à Gorgonzola 15 et Porno Crade.

Amis libraires, bouquinistes, bibliothécaires, curieux, etc. voici un bon début de bibliographie sélective en bande dessinée, sous forme de "work in progress" collectif. J'ai particulièrement apprécié la page sur Bertoyas, un auteur formellement passionnant. Et l'un des piliers du nouveau Lapin.

Avec des gens comme L.L. de Mars ou Bertoyas, je me remets à espérer dans les potentialités immenses de la bande dessinée, les jours où CELA par exemple, me sape le moral.

Avec Le Croît Vif, qui m'envoie sa sélection de "beaux livres", et en piochant sur le site :

- Christian Gensbeitel (ss. dir.), L'Abbaye aux Dames de Saintes... quelques souvenirs de colloque et séminaire là-bas.

- ce curieux livre de Marion Fiegel : Monsieur Alfred. Policier allemand en Charente 1941-1944

- ce vieux ronchon de Chardonne, qui n'aimait guère la Révolution française : Une jeunesse charentaise. Les photos retrouvées de Jacques Chardonne (et cet autre livre)

- pour ceux qui l'aiment, ou qui au moins s'y intéressent : Emmanuel Garnier et Frédéric Surville (ss. dir.), Climat et révolutions autour du Journal du négociant Jacob Lambertz (1733-1813)

- la vie aventureuse d'un marin de l'an II : Jean Bodiou, Un marin d'infortune. Mathieu-Cyprien Renaudin héros méconnu du Vengeur

- une vraie réussite, la thèse d'histoire de Me Valin, rédacteur en chef de la revue Ecrits d'Ouest : La Rochelle - La Vendée, 1793

- une somme prosopographique "locale" sur l'Ile de Ré : Albert-Michel Luc, Gens de Ré au XVIIIe siècle, Marins d'une terre, terriens de la mer

et pas mal d'autres choses dans la collection d'histoire de la maison.

J'avoue que de savoir qu'Art Spiegelman sera le président du Festival en 2012 m'apporte une certaine joie tranquille, comme si je me trouvais au moins rassuré pour cette édition-là à venir, son ombre planera certainement au-dessus de la parade.

Tout espoir n'est pas mort, le mal ne doit pas triompher, l'oeuvre de Spiegelman constitue, avec d'autres, une arme contre le cynisme et le nihilisme contemporains. La guerre n'est pas encore perdue.

Je ne suis pas un pacifiste bêlant, j'espère que les lecteurs de Nos Guerres ne se tromperont pas là-dessus.

Arpenteur du limes, j'aimerais juste poser quelques bornes milliaires avant de disparaître.

Malade, foin de mon escapade parisienne, j'ai donc aussi raté cette exposition de la photographe Barbara Ryckewaert, dans le 11e. Encore quelques jours, pour ceux qui peuvent s'y rendre. Et l'occasion, dans ce même 11e d'aller faire un tour à Quilombo et Cambourakis, deux librairies au positionnement original.

Ce que le fascisme fait au quotidien, comme il rapetisse les choses, comment aussi on arrive à vivre avec lui, voilà ce qui est au coeur de la puissante oeuvre autobiographique de Carlos Gimenez. Après un épais volume de Paracuellos, voici, sous forme d'intégrale, Barrio, toujours chez Fluide Glacial. Une info trouvée ICI.

Plus qu'à attendre qu'un éditeur français puisse proposer 36-39. Malos tiempos, et je serai comblé !

En attendant et dans un genre assez différent, les lecteurs français pourront découvrir en mars L'art de voler de Kim et Antonio Altarriba, la traduction d'un album important sur la guerre civile espagnole, soit la biographie du père du scénariste dessinée par le célèbre Kim de El Jueves. Son dessin produit ici un curieux effet sur les lecteurs de Martinez el facha, comme un mélange de deux sirops, le plus fort finissant par prendre le dessus. Quelque chose de ce genre a dû opérer sur les lecteurs de Crumb, le découvrant en illustrateur de la Bible !

J'ai fort peu dormi cette nuit et vers 3h00 du matin, j'avais recours à Jean Massin pour faire reculer les ténèbres. Il cite Robespierre : "Quel est le premier objet de la société ? C'est de maintenir les droits imprescriptibles de l'homme. Quel est le premier de ces droits ? Celui d'exister. La première loi sociale est donc celle qui garantit à tous les membres de la société les moyens d'exister; toutes les autres sont subordonnées à celle-là." C'est si simplement et élégamment dit.