Jamais tard pour le mentionner, je l'ai lu cette fois-ci paresseusement durant tout le mois. Invité à déjeuner chez un ami dont une table basse s'ornait du journal, je m'en voudrais de ne pas en toucher un mot.

Donc, numéro de septembre... avec l'obésité mondialisée, le style paranoïaque, un copieux dossier chinois - à conseiller à Obama - et la machine à remplacer les journalistes*.

Et, avec le Diplo, un peu de bibliographie pour ce mois :

- Alexandre Dumas, Les deux révolutions, Fayard

- Pierre-Emmanuel Roux, La Croix, la baleine et le canon, Cerf

- Collectif, Histoire de l'Algérie à la période coloniale, La Découverte

- Dominique Pinsolle, Le Matin, PUR

- Collectif, Jack London photographe, Phébus

- Marc Levinson, The Box. Comment le conteneur a changé le monde, Max Milo

- Collectif, Atlas géopolitique des espaces maritimes, Technip

Je signale aussi la sortie du nouveau Manière de voir, sur les Etats-Unis.

* Acrimed s'intéressera sans doute au sujet de son côté.

Avec L'Humanité* de ce jour, Les Lettres françaises offertes comme tout premier jeudi du mois. Cliquer ICI, pour apercevoir la couverture, Montherlant and co (Georges Bataille, Jean-Numa Ducange, Guillaume Mazeau...). Une vraie revue littéraire, avec des plumes, pas de l'eau tiède.

* Qui chronique l'édition revue de cet essai incisif de l'historienne Annie Lacroix-Riz.

- Allia, à qui je demandais des nouvelles de l'actualité de César fauxbras (après lecture du passionnant Théâtre de l'Occupation), m'assure qu'il y aura du nouveau en 2013. A suivre pour cet auteur important*... mais fort méconnu. Je signale la sortie de deux textes de Jeremy Bentham regroupés sous le nom De la torture et d'une nouvelle traduction de Marxisme et philosophie de Karl Korsch.

- chez Agone, une liste de livres à paraître impressionnante : Orwell, Luxembourg, Döblin, Serge, Montaigne et Laclos ! J'en reparlerai évidemment. Et bien sûr, toujours ce petit livre, dense et important, dont on peut croiser la lecture avec le Hazan.

* Voir aussi Jean Le Gouin. Journal d'un simple matelot de la Grande Guerre (L'Ancre de Marine).

Un des livres les plus fascinants traduits cette année : L'empire comanche, de Pekka Hämäläinen, aux éditions Anacharsis. Je ne fais que le prendre, le feuilleter, le reposer en librairie : tant d'autres livres à lire avant, que ces 736 pages ne sont pas encore tombées définitivement entre mes mains. Mais cela devra advenir, car je pressens une lecture aussi marquante que celle du Code d'honneur ou des Forçats de la mer, pour prendre des exemples récents.  Traduire, traduire... ou bien vraiment moisir !

La quantité de travail de traduction abattue par les petites maisons critiques avec des moyens limités est proprement spectaculaire : sans elles, où en serait-on dans la circulation des idées ? Je tiens à leur rendre  hommage ici... et pour ceux qui veulent les rencontrer, je recommande L'Autre Livre.

On sait - et encore plus depuis la belle biographie de Petitfils - combien Louis XVI s'intéressait à la mer. L'une des grandes affaires du règne fut l'expédition Lapérouse, plus trépidante tout de même... que celle du Collier.

Deux livres, très différents, viennent nous rappeler au bon souvenir de ce drame à grande dimension, aussi marquant pour les esprits que le naufrage du Titanic bien plus tard : celui d'Alain Barrès sur un voyage de 1782 en Baie d'Hudson et le copieux volume publié par Omnibus, rassemblant témoignages et documents, d'époque et postérieurs.

Ces mots de Vadier*, l'un des grands du Comité de Sûreté Générale** : "Il n'y a pas, dans ma vie, un seul acte que je me reproche, si ce n'est d'avoir méconnu Robespierre et d'avoir pris un citoyen pour un tyran." in Claude Manceron, La Révolution française. Dictionnaire biographique (Renaudot et cie). Tragique Thermidor... voir ce qu'en dit Eric Hazan ICI.

* Qui font écho à d'autres de Babeuf, lire aussi certaines pages de Levasseur de la Sarthe.

** Sur cette institution... la notice du Dictionnaire Soboul, instrument indispensable.

Ce soir dimanche, "Le Crabe-Tambour" sur Arte (20h40). Bravo à la chaîne franco-allemande pour cette programmation-hommage.

En espérant prochainement 1) un cycle tv sur le cinéaste 2) une rétrospective Schoendoerffer* à Paris 3) des publications de toutes sortes.

* Parmi les meilleures pages du Pierre Schoendoerffer de Bénédicte Chéron, celles sur la présence du temps long dans son cinéma et notamment les réminiscences médiévales chrétiennes. Le saint et le héros...

Un vin* plutôt aigre, pourrait-on dire, et ayant même tourné au vinaigre. Je feuilletais avec curiosité ce mince ouvrage en librairie hier. Voilà une judicieuse idée de recherche de Jean Vigreux : il y a encore beaucoup à faire du côté de la micro-histoire, même sur des périodes assez bien connues.

* Lire aussi les pages étonnantes sur Pétain et le sexe ICI.

- Avec Le Monde, un cahier livres spécial Rendez-vous de l'histoire de Blois, trop riche pour le détailler ici : si vous n'avez pas acheté le journal dit de référence depuis longtemps, voilà un "prétexte non futile" pour le faire. Lire notamment l'entretien entre Joël Cornette et Johann Chapoutot sur "l'écriture d'une histoire de France".

- Toujours dans Le Monde, Alain Frachon incite à lire le dernier Fukuyama (éditions Saint-Simon*), un énorme pavé atterri en librairie (je l'y ai vu et soupesé avec une certaine méfiance). J'aurais un peu de mal à le faire, je dois dire, même si je veux bien croire que Fukuyama "a souvent été caricaturé", "est tout sauf naïf", etc. Ceci étant, passer outre ses préjugés pour se faire sa propre idée, sur pièces et textes, ne peut nuire. Et puis, il y a toujours quelque chose à tirer pour soi de tant d'érudition...

- Avec L'Humanité, outre les pages débat du vendredi, un article sur les travailleurs indochinois en France (en prolongation, ce livre de mémoires, Saïgon-Marseille aller simple chez Elytis). On peut aussi dériver de là... pour découvrir l'oeuvre de Clément Baloup.

* Qui publient par ailleurs ce petit livre, accompagnant le film éponyme.

- Le vendredi, le nouveau Magazine du Parisien-Aujourd'hui en France accompagne agréablement quelques cafés matinaux, et j'en retire ce titre, dans une collection que j'apprécie : le Dictionnaire amoureux des Jardins, d'Alain Baraton (Plon). Ce dernier connaît bien son sujet... et se trouve être également l'auteur de La véritable histoire des jardins de Versailles (même éditeur).

- Versailles toujours : feuilleté chez l'un de mes kiosquiers préférés - noble mais difficile métier s'il en est - ce hors-série du Figaro. Intéressant pour l'iconographie. Où l'on parle évidemment de jardins.

- Enfin, une des revues les plus originales du paysage intellectuel français, Jardins, aux éditions du Sandre. Un numéro 3 sur le thème du Temps.

Les Actes d'un colloque... formant un livre dense et jouissif, au titre éloquent : Héros et héroïnes de la Révolution française (édité en toute logique au CTHS). Suis rendu à "Fabre d'Eglantine, héros discrédité" (Danton, Danton...) et hélas, j'ai bientôt achevé le tout.

Heureuse époque pour l'historiographie ! L'une des raisons de ne pas désespérer de ladite époque, justement.

A lire bientôt... le collectif Robespierre, portaits croisés (Armand Colin).

Avec cet autre, voilà un livre qui devrait faire parler de lui* : L'héritage de Vichy. Ces 100 mesures toujours en vigueur (Armand Colin**).

Et une occasion d'en parler : rencontre-débat avec Cécile Desprairies à la Librairie Le Divan le mercredi 24 octobre à 19h.

* Ce sera aussi le cas de cette biographie, au titre choc : Dans le lit de l'ennemi. Coco Chanel sous l'Occupation (Albin Michel). J'espère que c'est un livre sérieux, et pas simplement sensationnaliste.

** Armand Colin, c'est aussi, évidemment, l'oeuvre d'Annie Lacroix-Riz.

Une douce et chère amie parisienne m'envoie tout un tas de numéros du cahier littéraire du Figaro. J'en retire quelques références pour ma propre information, cela peut servir, et pour qui voudra :

* Jean-François Solnon, Les couples royaux dans l'histoire, Perrin

* Jean-Michel Djian, Les manuscrits de Tombouctou, JC Lattès

* Hélène Duccini, Guerre et paix dans la France du Grand Siècle, Champ Vallon

* Claude Le Petit, Oeuvres libertines, Cartouche

* Laurent Greilsamer, Le dictionnaire Michelet, Perrin

* Pierre Milza, Garibaldi, Fayard

* Daniel Balden & Emmanuel Saint-Fuscien, Charleroi, Tallandier

* Mireille Havet, Journal 1929, Claire Paulhan

* Yves Belaubre, La Protestation, Nicolas Eybalin 

* Joseph Czapski, Proust contre la déchéance, Libretto

* Yang Jisheng, Stèles, Seuil

* Philippe Barthelet & Pierre-Guillaume de Roux (ss dir.), Roger Nimier, Antoine Blondin, Jacques Laurent et l'esprit hussard, Pïerre-Guillaume de Roux

* Revue Charles n°3 : "Les ouvriers de la politique", La Tengo Editions

* Charles Guilhamon, Sur les traces des chrétiens oubliés, Calmann-Lévy

* Jean Starobinski, L'encre de la mélancolie, Seuil

Ce "blog" me sert souvent de bloc-notes pour moi-même... et bienvenus soient ceux qui pourraient trouver ici ou là quelque piste de lecture. On peut aussi, évidemment, m'en suggérer.

Une connexion entre deux textes, un court et un long :

Dans Lutte ouvrière*, un petit article d'Emile Grondin, bien intitulé "Canonisation et politique de la canonnière". Lors de la conquête de Madagascar**, le général Gallieni - cité par l'auteur - écrivait ceci à un père jésuite : "Le chef du service géographique m'a rendu compte de votre participation aux derniers travaux de la brigade topographique de la côte Est, et m'a signalé le concours empressé et désintéressé que vous avez bien voulu apporter à cette tâche. Cette nouvelle mission en prouvant une fois de plus votre dévouement à une science éminemment utile, vous acquiert de nouveaux titres à la reconnaissance du corps d'occupation pour lequel vos remarquables et nombreux travaux sont d'un précieux secours dans la répression de l'insurrection."

L'avancée non gratuite d'un certain savoir (mais son avancée tout de même), son instrumentalisation, la question de la responsabilité du savant, etc.

Ayant lu récemment la nouvelle édition (augmentée et commentée), de l'essai percutant d'Yves Lacoste, La géographie, ça sert, d'abord, à faire la guerre (La Découverte), je réalise à quel point le livre a pu faire scandale lors de sa première parution !

* N° 2309, paru le 2 novembre.

** Quant aux lointaines conséquences de ladite conquête... ce très beau livre, aux éditions Vents d'ailleurs : Portraits d'insurgés. Madagascar, 1947 (textes de Raharimanana, photos de Pierrot Men).

Samedi 10 novembre à la librairie MCL, rue de Beaulieu :

Cet homme respectable, issu d'une grande famille espagnole - une histoire de l'Espagne du siècle passé se lit à travers elle, ses ramifications, les choix des uns et des autres, leur postérité, etc. - décédé il y a peu, dont Quarto a recueilli une bonne partie de l'oeuvre. Et voilà à présent un titre inédit et posthume, des Exercices de survie* pour nos temps difficiles. Toute lueur est bonne à voir.

* D'autres résistances, ICI et LA.

Etranges pulsions chez les panslaves néo-païens ? Un clip jouissif. Plutôt sexy, les peaux de bête crues à même les chanteuses de folk-métal, non ? On aurait presque envie de se laisser sacrifier sous un chêne... La Russie constitue décidément un étonnant laboratoire contemporain : c'est Masha Scream et les Pussy Riot.

Et parce que tout ne se vaut pas, honneur aux héros de Stalingrad* ! Nous leur devons notre salut en grande partie, loin de la destruction nazie de toute humanité. Hélas, Politzer comme Benjamin sont morts avant la conclusion de cette éclaircie relative dans le siècle. Et pour savoir ce qu'un "hourra" de célébration de la "Grande Guerre Patriotique" fait, écouter attentivement - je dis bien écouter - cette vidéo.

* Toujours lire Beevor et Grossman.

La Fondation Napoléon m'envoie sa newsletter. Je retiens surtout la sortie de cette somme, Napoléon et les arts (chez Citadelle et Mazenod). Plutôt cher, évidemment, vu l'objet. Moins cher et passionnant* : Napoléon ou la destinée de Jean-Marie Rouart (Gallimard), suis plongé dedans.

* Même si - précisément - son Napoléon est souvent loin du mien. A chacun son Napoléon... ce qui témoigne de sa situation unique dans l'histoire de France.

Quelques sorties remarquables chez des éditeurs d'histoire que je "fréquente" assidûment :

- Chez Nouveau Monde : Machiavel, Le Prince (édition illustrée)

- Chez Tallandier : Bernard Cottret, Thomas More

- Chez André Versaille éditeur : Les pirates juifs des Caraïbes

- Aux PUR : Pierre Prétou et Denis Roland (dir.), Fureur et cruauté des capitaines en mer

- Chez Perrin : Nicolas Milanovic, La princesse Palatine, protectrice des animaux

- Chez Vendémiaire : Marie-Josèphe Bonnet, Liberté, égalité, exclusion

- A La Fabrique : Eric Hazan, Une histoire de la Révolution française

- Aux Editions Champ Vallon : Aurélien Lignereux, Servir napoléon

- Chez CNRS Editions : Thierry Lentz, Napoléon diplomate

- Aux Belles lettres : Adam Tooze, Le salaire de la destruction

Pas le temps de tout lire, une vie ne suffit pas hélas.

Ne pas hésiter à me signaler des sorties de livres, suis friand de bibliographie.

Virginie Despentes, je la lis de temps à autre, elle fait partie de ces auteurs contemporains qui mettent des mots sur ce qui fait mal dans l'époque et dont la voix vient de temps à autre me relancer (ainsi Michel Houellebecq ou Lionel Tran). En dernier et après ses romans et nouvelles, c'est King Kong théorie qui m'avait marqué... et appris des choses sur le genre ou le féminisme pro-sexe.

Et voilà qu'on me fait parvenir - un lecteur espagnol de Têtu que je salue ici - une tribune fort bien "torchée" et pleine de sel. Drôle, à la fois pleine de bon sens et de colère. Un "foutez-nous la paix !" venu du fond du coeur.

Enfin, pour les hétérosexuels qui comme moi ne rêvent pas du modèle classique made in USA - l'ensemble angoissant papa-maman-enfants-chien-pavillon - lire de toute urgence Pornotopie de Beatriz Preciado.

Vivre et se laisser vivre les uns les autres, est-ce trop demander ?

Un peu de "longue durée" en cuisine... avec les épices Rabelais : pendant que je tente de réussir un plat robuste et difficile, je parcours et lis la presse, en maison amie et qui n'en manque pas. 

- je découvre la nouvelle formule de Courrier International où visiblement, c'est surtout la maquette et la mise en page qui ont changé. La formule reste toujours aussi bonne, grande ouverture sur le monde, et d'ailleurs sa lecture peut très bien se marier avec celle du Monde diplomatique.

Dans ce numéro 1150, un dossier impressionnant sur les massacres de communistes (et sympathisants) en Indonésie dans les années 60 : "Sumatra : le récit des bourreaux". Tout cela autour d'un film : lorsque le cinéma permet d'avancer et de "faire passer" l'histoire. C'est ce que fait de son côté Rithy Panh, sur les horreurs perpétrées par les khmers rouges, en faisant parler aussi les bourreaux. Pour, à défaut de comprendre, au moins saisir. Tout le monde est bien sûr tributaire dans ce cinéma - de façon implicite ou explicite - des leçons de Lanzmann.

- Le Monde qui tente aussi un énième changement de présentation de sa une, celui-ci me semble bien marcher, mais vieux lecteur du Monde, j'en ai vu et verrai d'autres ! Dans cette édition datée jeudi (heureux parisiens, belles parisiennes...), c'est bien sûr l'article sur le tourisme de l'ours blanc au Canada qui m'a séduit. Encore faudrait-il que les ours blancs survivent au XXIe siècle ! La journaliste termine en disant qu'à "Churchill, l'ours est roi". Souhaitons qu'il le demeure puisqu'en Europe, ce n'est plus le cas.

Je signale aussi la sortie du nouveau volume de la série de recueils de textes du Monde consacrée aux "Rebelles". Il y aurait beaucoup à dire sur ce titre comme sur les choix opérés. J'ai acheté le tome sur la Contre-Révolution - qui s'intéresse à la Révolution française doit lire ses adversaires (mais pourquoi parler de "rebelles", avec le sens contemporain que le mot a pris ?). Le tome sur 1848 était bien aussi. Ce numéro sur "François Mauriac contre son camp" me laisse froid, tout comme ses livres, mais enfin il y aura des amateurs. Et puis, Mauriac sut être courageux à plus d'une reprise.

Je retourne en cuisine, ne pas rater ce plat, ou bien je finirai en Vatel au petit pied !

Un livre ramené d'un événement parisien zénithal : La véritable histoire de Lutte Ouvrière (Denoël), un passionnant entretien mené à fond entre Christophe Bourseiller et Robert Barcia, alias Hardy. Adieu les clichés sur le sectarisme ou le puritanisme supposés de LO.

Des ouvrages d'occasion tout neufs : L'empire du capital (Lux) et Agone n°25 (Agone). Deux éditeurs à suivre et soutenir (évidemment, acheter en occasion constitue une exception pour cela).

Un livre dont la lecture me sera en grande partie urticante, mais il le faut ! Le style permet de faire passer plus d'une pilule.

Passé aussi dans la petite librairie des éditions Ivréa (héritières du merveilleux fonds Lebovici / Champ libre). Si on aime Clausewitz et Saint-Just... c'est l'endroit où il faut aller !

Evidemment le cinéma, Paris est merveilleux pour cela : suis allé voir - un peu à reculons car l'engouement contemporain pour la figure de Marie-Antoinette commence vraiment à m'insupporter - "Les Adieux à la Reine" de Benoît Jacquot. Eh bien, plus trash que le livre à la source du film... ce dernier ne plaide pas vraiment pour l'Ancien Régime finissant ! Bien au contraire. Il était temps que l'énergie du peuple vienne secouer tout ça...

Cinéma toujours, "Colonel Blimp" sur grand écran et en vo, très content et ému de voir ce petit bijou d'humanisme (et tout sauf militariste) pour la première fois dans un cinéma. A la Filmothèque du Quartier latin encore quelques jours.

Et ma seule non-joie... avoir dû rebrousser chemin devant une terrible file d'attente (sans doute pour Degas), alors que je tentais d'aller voir l'exposition Gallen-Kallela au Musée d'Orsay. Pour cela que je privilégie de plus en plus les petits musées parisiens !

Voilà un gros livre collectif aux éditions Nouveau Monde (lesquelles portent particulière attention à l'époque napoléonienne) : Voyager en Europe de Humboldt à Stendhal Contraintes nationales et tentations cosmopolites 1790-1840 (ss. dir. Nicolas Bourguinat & Sylvain Venayre). Cela me fait immanquablement penser à certain représentant des "Luces" espagnoles voyageant en Angleterre, ou à Schopenhauer jeune se promenant en France. Et tant d'autres ! Pressé de feuilleter ce pavé cartonné en librairie...

On tord l'histoire dans tous les sens ces derniers temps, c'est assez navrant, voire grossier : untel n'est pourtant pas Staline, tel autre n'est tout de même pas Pétain. C'est qu'on aime l'histoire en France ! Mais en période électorale, elle semble affoler les gens et leur mettre de gros sabots aux pieds. Puis viendra l'été, ils auront tout le temps de lire de gros livres d'histoire et de chausser des ballerines légères. Qui sait ?