Tout en écoutant un brin distraitement Bibliothèque Médicis (j'en retiens surtout le livre original de Christophe Regina, en espérant qu'il ne soit pas détourné pour quelque polémique lourdingue), je parcours le Libération de ce lundi matin. Une double page assez intéressante sur l'affaire Jules Durand... sur laquelle on peut se reporter au travail de Patrick Rannou paru aux éditions CNT-RP.

Dans la presse lue ce samedi au soleil (avec Libération, Marianne et Le Monde), le journal France Soir, qui a le mérite de parler de petites choses dont les autres ne parlent pas et dont je me nourris. Voici ce samedi un article original sur la boutique de l'Assemblée nationale et ses objets, plus ou moins réussis et de bon goût. Mais voici trois tasses que je serais ravi d'avoir chez moi pour trinquer à la préemption des papiers Robespierre !

Tiffany Khalil s'occupe de bonne main du Pied de biche, le lieu est l'un des plus agréables de Paris, underground sans être prétentieux ou sectaire. Suis ravi d'y savoir mes livres en vente. 

Elle produit aussi, sous le nom de Tyranny, vernissage le 17 septembre, puis expo jusqu'au début octobre. Une bonne occasion de découvrir le lieu.

En voici un beau : Marx égale béton et grisaille... comme si le mur de Berlin avait été directement érigé avec des exemplaires du Capital. Retours nécessaires de Moscou et de Berlin-Est, via ce petit livre par exemple. Et surtout, ce peu attendu Marx écologiste : merci aux éditions Amsterdam pour pareille publication.

Quant à l'intérêt d'un Ellul pour Marx, ce pouvait être un beau chemin pour certains dans la seconde moitié du XXe siècle. Peut-on encore le comprendre ?

 Ces événements culturels à venir les jours prochains :

 - le 13 octobre à 18h00, à La Maline, l'indispensable association Cinéphile en Ré programme l'un des grands films du de Pierre Schoendoerffer, La 317e section. Contre le roman rose ou noir de la colonisation/décolonisation et "à côté" de ses usages politiques, la "révélation" par l'art.

- la 17e fête des bibliothèques, à Saint-Clément-des-Baleines les 15-16 octobre, avec la présence notamment des ouvrages d'histoire locale d'Albert-Michel Luc, Jacques Boucard, David Canard, Alain Gaudillat, André Diédrich et Gérard Nicolleau, Martine Marin et Jean-Pierre Quéguiner.

- pour le reste... lire Le Phare de Ré !

Et je me permets de signaler que mon roman graphique Nos Guerres peut être trouvé ou demandé à Ré Presse (St Martin) ou Loisirs Presse (Place du marché, Le Bois-Plage).

Une liste - j'aime la subjectivité des listes - de sorties assez récentes :

- Radu Florescu et Matei Cazacu, Frankestein, Tallandier

- Marion Sigaut, Mourir à l'ombre des Lumières, Jacqueline Chambon

- Alain Collomp, Un médecin des Lumières, PUR

- Bruno Belhoste, Paris savant. Parcours et rencontres au temps des Lumières, Armand Colin

- Christophe Henry et Daniel Rabreau (ss. dir. de), Le public et la politique des arts au siècle des Lumières, William Blake & Co

- Joël Huthwohl, Comédiens et costumes des Lumières, Bleu autour

- Etienne-Gabriel Morelly, Code de la nature, la ville brûle

- Christopher L. Miller, Le triangle atlantique français, Les Perséides

- Goethe, Voyage en Italie, Bartillat

- Antoine de Baecque, La France de la Révolution. Dictionnaire de curiosités, Tallandier

- Gaston de Lévis, Ecrire la Révolution. 1784-1795. Lettres à Pauline, Editions La Louve

- Eric Dagnicourt, L'affaire du courrier de Lyon aujourd'hui, Volum Editions

- Philippe Taquet, Georges Cuvier. Naissance d'un génie, Odile Jacob

- Yves Pouliquen, Félix Vicq d’Azyr, les Lumières et la Révolution, Odile Jacob

- Claire Laux, Le Pacifique aux XVIIIe et XIXe siècles, une confrontation franco-britannique, Karthala

- Jean-Clément Martin (ss. dir. de), Dictionnaire de la contre-révolution, Perrin

- Jean-Paul Bertaud, L'abdication. 21-23 juin 1815, Flammarion

A côté de La Quinzaine littéraire, du Matricule des anges et d'Europe, il y a Les Lettres françaises, revue gracieusement offerte le premier jeudi de chaque mois avec L'Humanité (prochain numéro le 3 novembre).

Un dossier sur Théophile Gautier (que je n'ai pas lu depuis un siècle !), des articles sur Mark Twain, Thierry Discepolo, Jacques Rossiaud et les bordels, Costanzo Preve... et les chroniques "Arts" de Gérard-Georges Lemaire et "Bande dessinée" de Sidonie Han.

Riche et dense comme toujours. Une revue à soutenir, loin des paillettes décérébrées.

Un grand écrivain, une lecture jouissive, un des rares vivants français que je lis, je n'en finis pas de me promener dans les méandres du Dernier royaume... heureux les parisiens le dimanche 16 octobre ! La grande librairie Le Divan reçoit Pascal Quignard pour Les solidarités mystérieuses (Gallimard). J'avais moi-même été très bien accueilli pour Nos Guerres, je recommande vraiment le déplacement, les libraires sont compétent(e)s et adorables. Ce devrait être un très bon dimanche matin (à partir de 11h00), un brunch de l'esprit.

- "Au royaume d'Alexandre le Grand" au Louvre (Paris)

- "Les messages secrets du Général de Gaulle - Londres 1940-1942" au Musée des lettres et manuscrits (Paris)

- "Walter Benjamin Archives" au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme (Paris)

- "L'hôtel particulier, une ambition parisienne" à la Cité de l'architecture (Paris)

- "Jean-Charles Delafosse et ses allégories" aux Arts décoratifs (Paris)

- "Sociétés secrètes. Savoir, oser, vouloir, garder le silence" au CAPC (Bordeaux)

- "Le fil rouge" de Sarah Moon (Périgueux)

Du numéro 114 de la revue Cahiers d'histoire, consacré aux "Réceptions de Marx en Europe avant 1914", j'extrais ces lignes d'introduction dues à Jean-Numa Ducange (je rajoute évidemment les liens hypertexte) :

"Osera-t-on dire que les choses sont en train de changer ? Assurément, l'histoire du socialisme intéresse de nouveau : outre l'équipe réunie autour de la Grande Edition Marx-Engels, qui vise à offrir une édition intégrale des textes des deux hommes, et quelques séminaires autour de Marx et des marxismes, on constate que ce n'est pas le seul Marx et ses épigones les plus célèbres qui bénéficient de la conjoncture actuelle, mais bien tout un ensemble d'auteurs et d'acteurs de l'histoire du socialisme depuis ses origines dans la première moitié du XIXe siècle. Depuis quelques années, plusieurs éditeurs rééditent des textes d'avant 1914 sur les différentes variantes de socialisme, marxisme, anarchisme... Citons les éditions Agone (publications d'écrits anarchistes et syndicalistes révolutionnaires et premiers volumes d'une édition des oeuvres de Rosa Luxemburg en partenariat avec le collectif Smolny), Demopolis (édition récente de textes croisés de Karl Kautsky et Jean Jaurès sur la Révolution française), les Editions sociales (édition de la GEME et d'autres textes à venir), dans une certaine mesure les éditions du Bord de l'eau avec notamment la collection "Bibliothèque républicaine" de Vincent Peillon, enfin La ville brûle qui annonce une collection "Marx XXI" avec quelques classiques socialistes et "pré-marxistes" ainsi que des essais originaux. On en oublie ici, mais les textes (ré)édités sont de plus en plus nombreux. Sans même mentionner d'autres "grandes" maisons qui, jusqu'à une date récente, ne plubliaient plus de textes sur ce thème !"

Suivent des considérations sur la difficulté à "tenir" tous ces auteurs ensemble, mais l'immense richesse produite par ce travail de publication et de mise à disposition intellectuelle reste l'essentiel : "il faut relire et retrouver tous ceux qui, marginalisés longtemps par quelques "classiques du marxisme", ont été oubliés au XXe siècle."

Un débat consacré à la question "Comment écrire l'histoire de France ?" réunissant des gens aussi différents qu'Alexandre Adler et Sophie Wahnich, on ne voit pas ça tous les jours. Lecteur de Wahnich (et certes pas d'Adler), je suis plus que tenté... il s'avère en plus que le lieu est très agréable, un des meilleurs petits cinémas parisiens (j'y ai vu "Pater" et "Ludwig"). C'est un séminaire organisé par la revue La règle du jeu (magnifique photo de Joyce en couverture du n°47). A noter la présence également de Christophe Prochasson, et celle d'Alexis Lacroix en animateur du séminaire.

Foin des déconvenues, déceptions et tristesses privées, la lecture et le plaisir de l'esprit demeurent. En ce jour, ces souples et splendides Archives Walter Benjamin (en attendant l'exposition). D'un peu de chiffons pour garantir de la destruction...

"La rue qui passe à travers les maisons Piste d'un fantôme à travers les murs de maison"

Je partage évidemment les affirmations des Lettres françaises sur l'excellence et le bon goût des Editions du Sandre. En voici des exemples très récents, qui sentent encore l'encre fraîche :

- Un livre émouvant pour qui connaît un peu cette belle figure de Mühsam : Bohème et révolution. Journaux intimes (1910-1924).

- Les Voyages en Europe de Nerval, auteur dont je retiens surtout Les Illuminés, un ouvrage à la griffe plantée dans d'étranges racines du XVIIIe siècle.

- Et Psychanalyse et révolution, d'Otto Gross qui était devenu difficile à trouver autrement qu'en occasion.

A la fête des pages et des yeux, pas d'enclume.

Tant que la Russie sécrétera des groupes comme Arkona*, il est douteux que le développement de sa politique de puissance** se souciera le moins du monde des actuelles pleurnicheries européennes. La Russie et l'Europe feraient mieux de s'entendre et de s'aimer, c'est l'évidence géopolitique et historique, grande alliance et amour. A sa manière, la seule qu'il connaissait hélas, Napoléon a failli le réaliser*** ! La neige, les cosaques, les erreurs diplomatiques et une hubris démesurée...

* Etonnant groupe folk-métal païen, qui pourrait accompagner en peaux de bête et cottes de mailles le nouveau cinéma fantasy russe. Pour la "Sainte Russie", voir les éditions L'Age d'homme.

** Se reporter à cet excellent "numéro russe" de Manière de voir, la revue du Monde diplomatique.

*** A paraître, aux Editions des Syrtes, cet ouvrage prometteur de l'historien britannique Dominic Lieven : La Russie contre Napoléon. La bataille pour l'Europe (1807-1814). On pourra se procurer ce livre - et d'autres - à la librairie franco-russe de Paris, la Librairie du GLobe.

Plaisante lecture, en général en compagnie du Monde, même loin de Paris (et de celle auprès de qui les lire était un bonheur de la proximité des corps et des esprits), celle du bien nommé Journal du dimanche*.

Dans le JDD, ce jour, un entretien sincère et délié avec l'écrivain et ambassadeur Daniel Rondeau**, arrivant à l'Unesco pour y représenter la France : "Il y a toujours une attente de la France : notre pays bénéficie d'un prestige que nous ne soupçonnons pas, le gaullisme, la littérature - de Victor Hugo à Le Clézio - et Jean-Luc Godard. On rencontre beaucoup d'étrangers qui aiment la langue française plus que nous-mêmes."***

Dont acte, adressé aux déclinistes et pessimistes intéressés à nous faire descendre quelques marches encore, en jetant par dessus la manche tout le beau et bon de ce qu'il y a eu avant nous et pour nous.

* Et son édition du samedi, tôt abandonnée, n'aura guère convaincu : c'était quand même un animal à trois pattes qu'un journal "pré-dominical" du samedi ! En pleine crise de la presse, pourquoi s'affoler et tenter tout et n'importe quoi, au lieu de creuser avec sérieux un sillon lorsqu'il est bon ? Ainsi, la crise du quotidien espagnol Publico, plombé en partie par son étrange politique de vente "forcée" à prix augmenté (plusieurs euros plusieurs jours de la semaine) avec livres, cds ou dvds ! Un comble pour un journal lancé à 50 cts. Les gros lecteurs de presse, exigeants, ne sont pas des vaches à lait, et un lecteur déçu s'arrête tout simplement d'acheter, et va voir ailleurs. La sobriété et la densité du Canard enchaîné, pour 1,20€, la richesse et la profondeur du Monde diplomatique pour 4,90€, voilà sans doute deux exemples à suivre.

** Rien lu encore de Rondeau, à part quelques articles. Je vais sans doute me laisser tenter par son Malta Hanina (Grasset).

*** Un bon exemple antan... avec le général Giap lui-même ! Cf cette biographie "à l'anglo-saxonne" (Phébus). Sur Giap, ne pas rater ce petit livre aux éditions Aden.

Crises d'angoisse et insomnies suite au FIBD, rien que de très normal !

J'en reviens avec plein de bonnes choses, mais aussi à demi étouffé par la foule. Un festival victime de son succès quantitatif et du trop-plein. Mais aussi d'un certain nombre d'acquis et de sédimentations.

Il faudrait repenser tant de choses que les bras m'en tombent (sur cet excellent livre pour nuit agitée : Etienne de Polverel libérateur des esclaves de Saint-Domingue, aux éditions Les Perséides*). Et en panser pas mal aussi.

Avec en fond sonore, la télévision bolivarienne aux présentatrices sublimes TeleSur, je relis un court texte de Claude Lanzmann : "Saint-Simon, par ses Mémoires, sauve littéralement le siècle de Louis XIV**. Que nous en resterait-il sans son acharnement ?"***

Et qui s'acharnera pour nous, pauvres vivants ?

* Après cette lecture, je recommande la biographie de Toussaint Louverture par Madison Smartt Bell. Je suppose évidemment connu ce classique d'Aimé Césaire, l'un de ses grands livres. Au moment où l'on voudrait nous faire croire que la colonisation (au sens large), n'était que roses et joies... ce ne sont pas là lectures inutiles.

** Bien plus que Voltaire ! Sur ce point précis aussi, on peut aller lire La grandeur. Saint-Simon, de Jean-Michel Delacomptée (Gallimard). Où il se confirme que Jean-Bertrand Pontalis est un directeur de collection avisé.

*** Claude Lanzmann, "Saint-Simon, la guerre à la mort", in L'Infini n°109, Hiver 2010.

D'utiles sources bibliographiques que ces diffuseurs ou portails d'éditeurs :

- Belles Lettres Diffusion Distribution

- Court-Circuit Diffusion

- Atheles

- Alliance internationale des éditeurs indépendants

- Association française des Presses d'Université - Diffusion

- Le comptoir des presses d'universités

- Le Cerf (qui diffuse aussi d'autres maisons d'édition)

Triste après-midi... et lecture d'albums plaisants pour tenter de me décrisper.

Le bien drôle t.2* de Quai d'Orsay (Dargaud) de Christophe Blain et Abel Lanzac, série au succès mérité, humour intelligent. Une lecture "parfaitement réjouissante", l'expression est adaptée (même s'il s'agit là du t.1).

Puis Quelques mois à l'Amélie (Dupuis), de Jean-Claude Denis, un album assez mélancolique. Ce dernier sera le prochain président du FIBD en 2013, pour succéder à Art Spiegelman. Quoi qu'on puisse penser des honneurs, autant que ceux-ci, état politique d'un champ à un moment donné, retombent sur de vrais auteurs, importants, avec une oeuvre, ne serait-ce que pour l'histoire et la transmission. Et l'auteur des excellentes aventures d'André le corbeau constitue avec d'autres (Fred...) comme un passeur vers nous, vers le creuset de l'Association par exemple.

Futuropolis (où Denis a publié), l'Association, l'Apocalypse : l'histoire. Avec ses strates, ses couches, ses inconnues. Les cendres chaudes, toujours chaudes.

* Un t2 bellement dédié par le scénariste à Claude Lanzmann.

Le temps de deux cafés, lu Aujourd'hui en France*, version provinciale du Parisien, journal de zinc. Et notamment l'entretien d'un homme politique cultivé** avec quelques lecteurs du journal. Et qui, lorsqu'on lui demande de citer un artiste... en reste à Victor Hugo. Pourquoi pas, Hugo a conservé toute sa saveur.

* L'édition signale aussi le livre de mémoires d'un acteur important de l'histoire de la presse. Les premiers Lui, de grand intérêt, se collectionnent.

** Cf l'histoire de ce petit livre, aux éditions Bruno Leprince.

Je n'y vais pas cette année, pas très en forme... et il en faut pour arpenter ses allées.

Je recommande à qui voudra aller les trouver et fouiller, ces trois éditeurs, présents sur le stand collectif de la région Ile de France :

- entre Marx et les multivers... La ville brûle

- sobres et doux au toucher, les ouvrages des Editions du Sandre (le Sandre aime le XIXe siècle)

- mon cher éditeur, littérature et bande dessinée : Cambourakis

Voilà un Bukowski que je n'ai pas lu et pour cause, cela sort juste en français (chez 13e Note).

A ceux qui ne l'auraient pas encore visionnée, je recommande bien sûr cette étrange session de 1978, qui laisse un sale goût dans la bouche*. Le seul à n'être pas ridicule, avec le passage du temps... c'est précisément le vieux Buk ! 

Lire Bukowski, Schlingo ou Crumb, cela met de bonne humeur, comme une joie essentielle et fraîche.**

* On remarquera notamment à l'oeuvre plusieurs des choses relevées par Bourdieu dans sa critique du dispositif télévisuel courant.

** Joie que je dois à mon ami Michel, il me mit le nez dans Bukowski il y a bien longtemps déjà (les années fac).

Quoi qu'on puisse penser du conflit en question (un beau gâchis), une pensée pour les jeunes et moins jeunes français tombés là-bas il y a quelques dizaines d'années, sur l'autre rive de la Méditerranée. Respect aux anciens combattants, honneur aux morts, République blessée, mémoires et tourments.

Un espoir à venir : que les historiens des deux rives travaillent ensemble. Colloques, enquêtes communes pour recueilli la parole, échanges d'étudiants, thèses co-dirigées etc.

Place à l'histoire et à l'amitié.

L'appel de Serge Halimi dans Le Monde diplomatique de ce mois d'octobre...

Ce journal est précieux, car unique en son genre et sa formule. Il donne matière à réfléchir, à comparer, à décentrer, à casser du cliché, créer du lien intellectuel*. Ce qui n'est pas rien par les temps qui courent, de simplification et de manichéisme.

On apprécie mieux certains articles que d'autres, bien sûr. On aimerait y voir plus ceci ou cela, mais enfin, c'est un mensuel : il suffit en général d'attendre le(s) mois suivant(s) pour trouver traités ses thèmes de prédilection. Et les articles et dossiers forment collection, c'est aussi l'ensemble qu'il faut voir, d'une très grande richesse. Quant à la somme bibliographique constituée depuis des années à travers les notes de lecture, voilà une mine aux veines profondes pour les amis des livres.

On peut l'acheter tous les mois en kiosque - ce que je fais depuis des années - ou bien s'abonner**.

* Exemple, dans le numéro d'octobre, celui qui s'établit tout naturellement entre deux articles placés à distance : "L’arabe, une « langue de France » sacrifiée" et "Qui défend encore le français à l’ONU ?". Une même absence de vision et d'ambition.

** Je signale aussi le numéro de Manière de voir à garder sous le coude en suivant les élections américaines. Lire aussi CECI dans le journal de ce mois.

Le nouveau numéro des Annales Historiques de la Révolution Française consacré à "L'image de l'ennemi à l'époque des guerres napoléoniennes". C'est publié par Armand Colin, et écrit, comme d'habitude, par les meilleurs historiens de la période, en lien avec la Société des Etudes Robespierristes. A signaler également un "Robespierre collectif" dirigé par Michel Biard et Philippe Bourdin, donc entre de bonnes mains.

- Les Lettres françaises n°87 (offertes ce jour avec L'Humanité) : j'en retiens les articles sur Nazim Hikmet, Erri De Luca, Elsa Triolet, Rameau et Ellen Meiksins Wood.

- Le Monde diplomatique n°692, le riche sommaire ICI (passionnant article sur la "grande muraille verte" d'Afrique). Et la critique de Nathalie Carré m'a donné envie de lire Mon oncle Napoléon, de l'iranien Iradj Pezechkzad (Actes Sud). Certainement avant cet autre.