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BENITORAMA
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4 octobre 2006

Mort de José Vergara

José était anarchiste, à l’ancienne, aux convictions coulées dans le marbre prolétarien des combats du siècle. Il est mort, par surprise, son cœur arrêté tout soudain. Depuis quelques années, il n’allait plus bien, marchait avec difficulté, éprouvait des problèmes cardiaques. La mort par le cœur surprend souvent, elle m’a pris de court.

Quand on pense avoir du temps, il s’avère qu’il n’en est rien, c’est un leurre. Se tromper soi même ne sert de toute façon à rien, il demeure forcément une lucidité, même amoindrie. M’étant ancré dans la conviction, alimentée de commodité, que José vivrait encore longtemps, je ne suis pas allé le voir, trop longtemps. Il est mort, je ne l’ai pas revu.

Mon ami Michel est autant bourrelé que moi, ses larmes coulent à l’enterrement. Il nous aimait bien, Michel et moi, le vieil homme digne et toujours combatif. Tant, qu’il nous remontait les bretelles à chaque visite. Le silence nous prenait quand nous quittions sa petite maison d’un quartier tranquille et populaire de La Rochelle. Le poids de l’histoire sur les épaules, la diminution du sens de l’engagement physique.

Jeune homme, je me rêvais moine-soldat, j’en avais un devant moi, mais athée.

Si José détestait bien un courant politique, c’était le Parti communiste. Et pourtant, anarchistes et communistes, au delà des tueries qu’ils se sont infligées au cours du siècle passé ( Krondstadt, Ukraine, Espagne et un long etc. ), ont eu en commun un même engagement sacrificiel et total. Par delà tout ce qui les séparera jamais, les coups de pistolet de Durruti finançant la révolution en attaquant les banques sont-ils si différents de ceux des activistes bolcheviks avant leur triomphe de 1917 ? Staline, dans sa jeunesse, était un pistolero révolutionnaire…

José exécrait le Parti communiste et je revoie sa colère triste devant leurs trahisons espagnoles. Le POUM liquidé, la CNT corsetée et agressée, tout cela que la plume orwellienne a su porter à l’attention du public. Le XXe siècle dégouline de sang anarchiste versé par des communistes. Laissons cela. Les morts, le XXe siècle ne charrie que cela de toute façon, il aura été grandement dépensier en vies et en dignité humaines.

Quelqu’un de la famille de José appelle chez moi, je ne suis pas là, je n’ai même pas le message, on me le transmet. Tout est fait pour me couper de la réalité de cette mort, pour la dématérialiser. L’absence, le manque… et ne même pas recevoir la nouvelle en oreille propre. Mais je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. A moi et à la distance que je peux paraître instituer avec les gens. A moi et à une certaine froideur apparente. A moi et à une extrême retenue des sentiments. Ici, elle m’a coupé de la réception de la mort d’un ami. Cela n’en est que plus brutal. Je me retrouve directement confronté au cercueil. Moment ambigu. Le mort est là, mais caché aux regards. Est-ce bien lui ? Que puis-je retrouver de José en ce froid et banal après-midi rochelais ? Que m’en restera-t-il ? Les questions ne se posent pas réellement ainsi, elles affleurent tout de même. Et je les retrouverai après, lancinantes.

Je déteste l’aspect froid de cette mort moderne. Et moi, quand je serai mort, qu’en sera-t-il ? Jusqu’où aura glissé la dématérialisation occidentale du processus funéraire ?

Le soir de l’enterrement, je vois des amis, autour de Michel, je me soûle un peu seulement, c’est agréable et il faut cela. L’enterrement a été triste et sobre, cercueil et drapeau noir et rouge de la CNT, des dizaines de personnes, deux groupes qui se mêlent plus ou moins, affinités, connaissances et glas de la nostalgie : famille et « camarades » et amis. Ceux-ci aussi de deux sortes, les exilés espagnols et les rochelais, plus ou moins jeunes. Parmi les premiers, anciens de la CNT et des divers partis et syndicats de gauche espagnols y compris le PC ! Rancoeurs et disputes, polémiques, colères, affrontements politiques oubliés : José sanctifié par la mort et son intransigeance, comme figure de nostalgie évocatrice.

Enterrement sobre, rapide. Larmes. La veuve, Louisette, effondrée, repart, une fois le cercueil rouge et noir en terre, elle nous croise, Michel et moi - elle ne nous avait pas vus jusqu’alors. Elle nous embrasse, heureuses de nous voir nous deux, les jeunes amis de José, venus lui rendre - terme galvaudé mais exact ici - un dernier hommage. Puis elle s’éloigne, tassée, vieillie d’avoir perdu le compagnon d’une vie de combats.

Ils vont vivre encore ensemble dans les centaines de pages écrites par José, pages admirables et prolétariennes, sincères et souvent écrites sans souci de style ni fioritures mais l’envie de témoigner, convaincre, José autodidacte et écrivant jusqu’au bout, lisant tant qu’il pouvait. Sa bibliothèque, politique et littéraire, soigneusement classée et numérotée…

José n’est plus, comment le conserver ? Le texte. Les mots.

José, image renvoyée de mon grand-père mort, mon grand-père communiste et garde d’assaut de la Segunda Republica. Ils avaient été adversaires durant la guerre civile. Non pas ennemis mais adversaires, l’un anarchiste, l’autre communiste et il aurait même été possible que l’un tire sur l’autre, par exemple en mai 1937 à Barcelone. Guerre civile dans la guerre civile… L’une des raisons de mon attachement à José, c’est cela, cette image de mon grand-père, trop tôt perdu et auquel ce site rend hommage, mon grand-père qui n’aura même pas su que j’écrivais…

Maintenant, les deux sont morts… Et mon écriture peut, en quelques lignes pour le moment, tenter de les maintenir à flot, de les sauver de la noyade du temps. Garder un futur à son passé.

Mais le temps présent dit cela : José Vergara n'est plus là.

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14 novembre 2006

Klucis enfin

D'un livre beaucoup désiré, trop désiré, on peut attendre deux choses : une sorte de jouissance à le tenir enfin serré ou une déception, plus ou moins forte. Lorsqu'après avoir guetté en vain un exemplaire d'occasion sur le net, je me suis décidé à commander neuf par le biais de ma librairie angoumoisine MCL cette alléchante monographie consacrée au letton Klucis*, j'avais fantasmé ce livre depuis des mois. Je l'avais ruminé, mâché en pensée comme un quichotte urbain à cathédrale obsessionnelle. Je me présente le mercredi à MCL, quasi fébrile, tenant déjà ce livre en imagination, pressé d'aller me poser dans un café avec lui. Le livre n'est pas arrivé. Je repars penaud, traînant la jambe. Je retourne à MCL et du coup m'achète un autre livre. Je repars, un peu moins penaud, mais toujours frustré. Le vendredi, je me présente dès 10h00, quasiment enragé, l'oeil nerveux : il me faut KLUCIS ! Une joyeuse pile de cartons m'accueille : dedans, à moins d'une catastrophe (livre épuisé au final, énième inondation ou incendie d'entrepôts...), mon livre doit s'y trouver. MON, car à ce stade il m'appartient déjà. Je le tripote mentalement. La libraire m'accueille avec un sourire, elle sait ce que je viens chercher, enfin on me le sort.

Et là, ô misère de mes étagères, le livre est (légèrement mais quand même) ABÎMÉ !

Un long débat, un peu de sourds tout de même, s'instaure entre un Benito meurtri et un trio de libraires pleins de bonne volonté. La libraire me propose de me le prêter et de m'en commander un autre : une très gentille et idéale proposition... mais je ne peux que repartir avec ce livre ou aller me couler dans la Charente, une pile de Coehlo autour du cou.

Je survis à tout cela, le libraire me fait une réduction qui tient lieu d'opium et je repars un peu déstabilisé, content de l'avoir mais déçu par cette blessure. Quant au format, je le voyais plus grand - le livre est petit pour une monographie d'art - ce qui aurait bien mieux mis en valeur les reproductions.

Mais à ce stade là je ne pouvais qu'aller m'affaler dans un bar et siroter ce livre au goût amer de café. Avec un peu de sucre, ce fut fort bon.

Et qu'on ne me dise pas que ce n'est pas vivre : il y a plus de vie dans un bon livre que dans cent moments creux.

* "Gustavs Klucis (1895-1938)", Musées de Strasbourg, 2005.

6 décembre 2006

"Sida mental" de Lionel Tran

[Voici une note que j'aurais dû placer depuis un moment... salons aidant, j'avais omis de le faire...]

Lionel Tran, je connais (et apprécie globalement) son travail comme scénariste. Je ne connais pas non plus tout ce qu'il a fait mais ce que j'ai lu (Journal d'un loser etc.) m'a plu.

Je l'ai découvert cette année comme écrivain avec Sida mental, aux éditions Ego comme X, dans leur nouvelle collection littéraire.

(Depuis Mon bel amour de Poincelet, rien ne m'avait autant marqué chez Ego)

Je ne risque pas d'oublier un livre qui aligne dans une même page (mais dans deux passages qui n'ont rien à voir) : "Quand je suis seul, je tue des insectes. Tuer est un problème technique." et "L'appartement est une zone libérée passée sous contrôle féminin. Tout homme pénétrant dans ces lieux est considéré comme un adversaire, un ennemi à utiliser pour mener à bien les tâches physiques d'ordre technique et pour la satisfaction temporelle du désir sexuel."

Il y a donc encore des romans contemporains que je peux lire sans m'ennuyer !

6 décembre 2006

"Lumières : actualité d'un esprit"

Je suis plongé dans le numéro 17 de la revue ContreTemps. Un numéro intitulé "Lumières : actualité d'un esprit" et codirigé par Corcuff et Wahnich, surtout Sophie Wahnich - historienne dont j'apprécie énormément l'oeuvre - ne peut que me parler.

(Déniché ce numéro parmi des piles de livres au moment où je désespérais de trouver une à-peu-près-nouveauté sur le XVIIIe siècle et/ou la Révolution)

Voici ce que dit la 4e de couverture :

"Le temps présent peut-il se passer des Lumières du XVIIIe siècle comme expérience de la pensée critique et comme esprit politique ? Comment réinventer une place pour cette tradition intellectuelle et politique ? Pourquoi ? Ce dossier de ContreTemps pose le problème de l'actualité des Lumières en notre époque brouillée. Les Lumières à réactiver ne sont ni les Lumières aseptisées des commémorations officielles ni des Lumières arrogantes, avides de certitudes et d'absolu. Ce sont des Lumières radicalement travaillées par les fragilités historiques de la condition humaine. Comment s'orienter dans la pensée, dans la politique, comment relancer les dés de l'universalisable face à la marchandisation du monde... ? De nouvelles Lumières, radicales et fragiles, à l'inverse de l'embaumement, de la mythologisation ou de la diabolisation."

Une posture originale et peu partagée dans nos temps où l'on tente de proposer des Lumières atténuées et coupées de la Révolution française : on est passé d'une lecture purement téléologique à la négation absurde du rôle des Lumières dans la rupture de 1789.

Si on prend Louis XVI et Marie-Antoinette comme exposants vernis et jolis des Lumières... mais alors pourquoi y-a-t-il eu révolution ? On ne peut plus la lire ensuite qu'avec les comploteurs de Barruel ou les foules avinées de Taine !

Epoque sans histoire, dotée de trop de mémoires et qui ne sait plus lire le passé...

5 janvier 2007

"Marbot"

Je dois à la charmante Amandine, au rire mythologique, d'avoir découvert l'existence de l'éditeur Theloma à travers son album Les envolées de Violette.

Si leur catalogue ne m'emballe pas (ils publient même les L5 !), je dois cependant noter la présence d'une bonne série historique, servie par un dessin non réaliste : Marbot. Deux tomes sont parus à ce jour, aux noms merveilleusement évocateurs : "Instruction an VIII" et "Impatience an XII". Cette série a réussi par moments à me faire penser au film Les duellistes (le meilleur film de Ridley Scott, inégalé depuis, et l'un de mes films cultes avec Barry Lindon et Danton). 

Sur les "années Napoléon" vues par la bande dessinée, je distingue trois séries : Arno de Juillard et Martin, bien sûr, tout un classique. Shandy de Matz et Bertail (une réussite). Et ce Marbot donc.

(Chez Theloma, il y a aussi, sur cette période, la série Les fils de l'Aigle... une vraie épopée que je lis sans déplaisir mais dont le traitement formel et les couleurs ne me séduisent guère)

Quant à l'auteur, il s'agit j'imagine d'un - plus ou moins - jeune homme, du nom de Stéphane Pêtre.

J'évoque tout cela ici car me promenant sur le site du FIBD, je suis de là passé sur celui de Théloma, petit curieux que je suis...

Et cela m'a rappelé le bonheur d'une lecture d'été au CNBDI.

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4 octobre 2006

"Rasoir" (avec Vincent Minck)

Participation de Vincent et moi au collectif L'Abécédaire (sorti en 2005 aux éditions L'Egouttoir), avec l'illustration du mot "rasoir". Un collectif à la couverture soignée auquel auront participé notamment Christophe Bataillon, Baladi, Clément Baloup, Blanquet, Rémy Cattelain, Lolmède, Mahler, Mickaël Roux. 

16 janvier 2007

Ribera puis Bilal

Comme beaucoup je pense, je connaissais surtout le travail de Julio Ribera pour Dracurella. Au hasard d'une promenade à la bibliothèque du CNBDI, je découvre Montserrat. Souvenirs de la guerre civile, un album consacré à la jeunesse de l'auteur dans les derniers temps de la République et durant la guerre civile espagnole. J'y ai retrouvé des choses de ma propre histoire, un récit croisant d'autres récits, une mémoire se mêlant au fil des mémoires et longeant l'Histoire... Ainsi, page 35, l'amitié entre un vaincu de la République, exilé intérieur, et un phalangiste, relation comme il en a tant existé. La vraie guerre civile, qui coupe une nation à des endroits insoupçonnés, passe au milieu des familles et groupes d'amis, et reconstruit un monde improbable et appauvri, où l'on ne reconnaît plus que difficilement sa place. L'humain se révolte contre cela comme il peut... Voir sur cela l'indépassable Grand-peur et misère du IIIe Reich de Brecht, une guerre civile larvée (froide) de tous contre tous, écrasant les classes populaires et arnaquant les autres au profit de quelques-uns, et se préparant à broyer le monde dans le caniveau de la guerre chaude.

Je viens par ailleurs de relire deux classiques : Les phalanges de l'ordre noir et Partie de chasse de Bilal, dans une veine qu'il a hélas abandonnée au profit de la science-fiction. Le premier traite aussi de la guerre civile et le second - que je préfère de loin - des derniers soubresauts de l'ordre soviétique, les deux ayant pour héros des retraités qui n'admettent pas de l'être... et qui ne comprennent plus guère la marche du monde. L'impeccable scénario de Christin et l'implication dans les couloirs de l'Histoire, construisant la tragédie de parcours humains brisés, prémunissaient alors Bilal de ses tentations d'esthétisme glacé.

15 mai 2007

Révolutionnaire "Marseillaise"

Un "Rebonds" de Michel Vovelle dans Libération du 27 avril 2007 : Révolutionnaire "Marseillaise"

"La Marseillaise serait-elle devenue un objet froid, triplement désuète pace qu'on ne connaît plus la Révolution française, qu'on ne se réfère plus à l'autre révolution [...] et qu'on ne brûle plus de voler à la frontière pour défendre la nation ? [...] Je suis de ceux qui croient qu'elle a encore un message universel à porter, celui de la liberté sans cesse à conquérir. [...] la Marseillaise dont le chant, après deux siècles, perpétue le rêve de la possibilité de changer le monde."

Il faut vraiment avoir en tête la Révolution française, les combats des révolutionnaires noirs haïtiens ou bien la Résistance pour en être persuadé. Alors, oui.

21 juin 2007

Hier

Hier passablement déprimé je descends à la Librairie du CNBDI en quête d'une lecture enthousiasmante ou de ses promesses quelque chose propre à non pas relever la tête mais à la plonger dans quelque chose d'aussi frais qu'un buisson d'épines de la condition humaine je me traîne à la Librairie j'y roule la pente s'y prête une fois arrivé j'entame une ronde propre à rendre fous les libraires je ne sais que prendre je peux tourner des heures durant prendre un livre le reposer le reprendre le humer imaginer l'effet qu'il aura sur moi et s'il me sera une drogue suffisante c'est quelque chose de dense que je cherche dense et caverneux je prends reprends renifle repose ouvre et ferme cent fois le Ab bedex compilato d'Henriette Valium fasciné par l'ouvrage et ses surgissements dégoulinements sécrétions mais hier ce m'était drogue trop forte j'y reviendrai certes je tourne encore des libraires moins patients m'auraient foutu dehors je suis une guêpe qui ne les affole pas les lecteurs névrosés et déprimés ne doivent pas manquer je me lasse moi-même m'écoeure de cette quête passablement vaine et là je me porte sur une pile jaune en extrais un du milieu tout neuf le porte à la caisse et m'enfuis cherchant de l'air remontant à la surface en main Les Archives Mattt Konture à l'Association que je garde fermé dans son plastique pour longtemps pavé antidépresseur et griffu.

18 juillet 2007

"Les maladies du libéralisme"

Intituler un numéro de revue "Les maladies du libéralisme" en ces temps-ci peut sembler fortement culotté. Mais à l'heure où des ouvriers se suicident à la chaîne, s'intéresser à la "mélancolisation du sujet post-moderne" ou au "marché de la souffrance psychologique" ne semble pas tout à fait inutile. C'est ce que fait le n°75 de Cliniques méditerranéennes, confirmant que la psychanalyse reste un moteur de résistance de l'être humain et, en cette époque de normalisation médicamenteuse, demeure presque aussi mal considérée qu'aux temps épiques de Vienne. Elle n'a en tout cas pas fini de nous parler.

Pour ma part j'attendrai la sortie du n°76 et je pourrai alors lire les deux parties du long article consacré à "Gramsci et la psychanalyse" : c'est qu'il y a solide et diverse pâture dans les Cahiers de prison...

4 octobre 2006

Un jeune homme si courtois

Lorsque j’ai rencontré Saloth Sar, il n’était qu’étudiant boursier en radioélectricité à Paris. Je fis sa connaissance à la conférence d’un brillant universitaire communiste, en 1951. Je n’étais venue là que par curiosité, car après avoir rejoint le Parti communiste juste après la guerre, je l’avais quitté pour un certain nombre de questions trop longues à expliquer, et pas toutes d’ordre politique. Arrivée en retard à la conférence qui devait être commencée depuis une dizaine de minutes, je trouvai une place au fond de la salle, ce qui pouvait me permettre de m’éclipser discrètement si je m’ennuyais trop. Ce n’est qu’en m’asseyant que je remarquai la personne assise immédiatement à ma gauche. C’était un jeune homme asiatique d’une vingtaine d’années, aux cheveux noirs soigneusement coupés, habillé avec soin, poli et plutôt séduisant, avec un beau sourire qui de temps en temps éclairait un visage resté poupin. Il comprenait bien le français, mais ne saisissait pas certains termes « techniques » de la conférence. C’est donc en lui donnant des explications sur ce que le conférencier prononçait à la tribune que je liais connaissance et sympathisais avec lui, tant il s’avérait courtois et agréable. La conférence terminée, il m’invita timidement à aller boire un café, et j’acceptai, curieuse de savoir qui il était et d’où il venait. J’appris ainsi qu’il se trouvait à Paris pour ses études, et qu’il appartenait à la section cambodgienne du Parti communiste français, avec un groupe d’amis étudiants. Le café bu, il me proposa, toujours avec la même courtoisie timide, de l’accompagner chez un antiquaire où, me disait-il, il avait repéré un très bel objet hélas trop cher pour lui. Cet antiquaire, l’un des plus grands de la capitale, était spécialisé en objets indochinois, et plusieurs musées de la capitale venaient s’y fournir régulièrement. Chez l’antiquaire, nous passâmes les premières salles rapidement et, pour ainsi dire, au pas de charge, tant il semblait éprouver de hâte à se rendre à celle qui était consacrée aux objets khmers. A l’entrée de la salle, il s’arrêta avec un sourire extasié qui distendait sa face ronde. Saloth Sar se retourna vers moi, et, avec emphase, il signala l’accumulation d’objets khmers anciens.

- Voici mon peuple.

Habitué des lieux, il me laissa les découvrir, et alla quant à lui se planter devant la vitrine où se trouvait le crâne d’un roi khmer médiéval, sans doute rapporté par quelque émule de Malraux. Il restait devant cette relique les yeux fixes, l’air perdu, sans plus sourire du tout. Je voulus le tirer de cette contemplation, mais il ne semblait pas m’entendre. Je renonçai et, passablement vexée, lui dis au revoir. Au moment où j’allai quitter la pièce, il m’interpella.

- Mademoiselle !

Je me retournai et le vis, très ému, avec deux larmes à demi séchées sur ses joues. Du doigt il me signalait le crâne, et il prononça à nouveau, mais d’une voix grave, presque rauque.

- Voici mon peuple.

Puis il se retourna très lentement et reprit sa contemplation muette. Cette fois, je le quittai pour de bon, le laissant seul, perdu dans la salle, face à son peuple.

[ Texte paru dans le recueil Cambucha en 2001, ici revu et légèrement  modifié ]

8 février 2008

Cabarrus plonifiée

De ces livres peu connus et un peu improbables, que l'on trouve d'occasion dans les murs de l'excellente librairie MCL d'Angoulême, je ramène ce jour-ci, à petit prix, un Madame Tallien, royaliste et révolutionnaire, de la Princesse de Chimay. Un livre Plon de 1936. Bien des choses derrière tout cela, donc. Comme un relent de pré-Thermidor ?

22 février 2008

Livre libertaire à Paris et à Lyon

Je me trouvais le week-end dernier à Paris, en compagnie d'Adélaïde, et outre l'expo sur l'Enfer à la BNF - qui rencontre un succès mérité - je suis passé à la journée consacrée aux livres libertaires qui se tenait au siège de la CNT-RP, 33 rue des Vignoles. Il faisait froid, hélas, et c'était en plein air, heureusement quelques sandwichs et un vin tout à fait correct étaient là pour revigorer des visiteurs quelque peu frigorifiés. Etaient représentées, avec leur production, ces maisons d'édition, que je cite de mémoire : CNT-RP, donc, Libertalia, Ab Irato, Rue des Cascades, Agone, Sens&Tonka. Il y avait aussi une longue table avec des centaines de livres d'occasion, et je repartais avec une pile, fort content. La même chose au printemps ou en été, et ce sera parfait ! On peut aussi retrouver ces livres via les librairies parisiennes Quilombo ou Publico. Par correspondance aussi, ça marche bien. D'ailleurs, Publico possède enfin un site en ligne... Enfin, la nouvelle édition du Salon du livre libertaire,  se tiendra les 31 mai et 1er juin 2008. Cela se passe à l'Espace d’animations des Blancs Manteaux, 48 rue Vieille-du-Temple, 75004 - Paris. Métro lignes 1 ou 11 : station Hôtel de Ville. Entrée à prix libre.

Et à Lyon, il y a toujours l'Atelier de Création Libertaire (ACL), qui poursuit sa route et enrichit un catalogue déjà conséquent. Après un livre sur l'Espagne, Commissaire de choc, de Joan Sans Sicart, sorti fin 2007, voici un livre sur l'art et les artistes, L'infini saturé. Espaces publics, pouvoirs, artistes, de Michel Guet. L'ACL publie aussi Enrico Baj, Paul Virilio, etc.

22 août 2008

Robespierre athée ?

Allez dire ça aux mânes de Fouché, Carrier ou Chaumette ! C'est en tout cas ce que les regrettés Vidal-Naquet et Castoriadis ne pouvaient laisser passer, en 1979, à une époque où l'offensive furetienne était drue, mais où les grands penseurs étaient en pleine forme. Lire les textes ICI.

(Et reprendre au passage ce texte de Deleuze, de 1977)

En tout cas, en lisant cette phrase-ci, j'ai presque l'impression de sentir une bouffée mystique de Soljenitsyne : "quant à Robespierre, je vois mal comment lui refuser l’athéisme militant, la haine du "Dieu Un et Souverain", qu’il ne se lassait pas de revendiquer dans sa chasse aux chrétiens, à leurs prêtres, et jusqu’à leur calendrier…"

Pauvre Robespierre, on lui aura décidément tout collé sur le dos...

11 février 2009

Varia 354

Les Annales Historiques de la Révolution Française tiennent haut le flambeau de l'historiographie révolutionnaire, et je reçois avec joie le n°354 de la fin d'année 2008. Une présentation de la thèse soutenue par Guillaume Mazeau en 2007 sur Charlotte Corday et l'attentat contre Marat, l'article de Jean-Numa Decange sur comment fut lu en France l'ouvrage de Kautsky La lutte des classes en France en 1789 (que je possède sous forme de brochure plutôt miteuse, argh*), un article de Déborah Liébart sur le club Massiac, dans la foulée de l'excellent essai de Debien** lu antan en bibliothèque et beaucoup, beaucoup d'autres choses, la richesse et la diversité des numéros "Varia" est connue. Près de 300 pages intelligentes pour à peine 15€... qui a dit que les livres étaient chers ?

(A noter qu'est annoncée la publication de ladite thèse de Guillaume Mazeau pour 2009, sous le titre Le Bain de l'histoire. Charlotte Corday et l'attentat contre Marat (1793-2009), chez Champ Vallon, maison sérieuse)

Et, pour ne pas ouvrir d'autre post, je note ici ces réflexions de Marc Augé, dans Domaines et châteaux (Seuil) que je lis présentement : "Rêve d'aristocrate qui a succédé chez nous à 1789 ou que 1789 a créé peut-être : d'une maison (une lignée) dont le nom se perpétue et l'identité se reproduise à partir d'un lieu immuable (une demeure)." C'est ma foi tout ce qui grouille dans "La Comédie humaine", les personnages triturés d'instabilité se prenant les pieds dans l'échelle sociale et tentant de se fixer, mélange explosif d'aristocratie dévastée et de bourgeoisie parvenue, par la terre et les immeubles.

* Qui en fera une édition moderne, scientifique, accompagnée d'un appareil critique conséquent ? D'autant plus nécessaire que la connaissance du marxisme, de son langage et de son outillage conceptuel a bien régressé, évidemment.

** Armand Colin pourrait tout aussi bien le rééditer, avec, par exemple, une préface de Déborah Liébart...

15 février 2009

Yellow Submarine 133 - Fiction 9

Le site du Monde diplomatique en touche un mot, sa sortie ne leur a pas échappé : le Yellow Submarine consacré à l'Utopie montre bien que la science-fiction peut être tout autre chose qu'un divertissement pour geeks décérébrés et greffés à une console de jeux. Quelque chose d'éminemment politique et de non-consensuel.

Par ailleurs, les Moutons électriques, parmi des sorties intéressantes à venir (Gagner la guerre de Jaworski, Tancrède de Bellagamba), annoncent déjà la prochaine livraison de la revue Fiction, dont la couverture sera assurée par Jean-Emmanuel Vermot-Desroches.

11 mars 2009

Mort de Georges Labica

Mort de Georges Labica, l'auteur de Robespierre, une politique de la philosophie (PUF).

Un hommage et une nécrologie, cela ne comble pas une absence. Continuons plutôt à le lire. Si l'on nous en donne les moyens, bien sûr : il me semble que les PUF devraient rééditer de toute urgence son Robespierre.

2 avril 2009

Lionel Tran en Espagne

Retour d'une escapade de Poitiers... tout juste le temps d'annoncer que le remarquable Sida mental de Lionel Tran (Ego comme X) est disponible en langue espagnole, publié par Periferica.

Le livre reçoit un très bon accueil en Espagne et devient même un phénomène sur les blogs, on en parle par exemple ICI ou ICI. La presse espagnole aussi en parle, ainsi le quotidien de gauche Publico, dans cet article.

Ce livre devrait trouver en France bien plus de lecteurs : aux libraires de faire leur boulot et le mettre en avant, il est évident qu'il tranche au niveau de l'apathie ambiante. Et il ne risque pas de périmer.

Pas plus que les écrits d'Unica Zürn, par exemple.

7 avril 2009

Festival Raisons d'agir : Anne Jollet

Au moins une bonne raison de regretter de ne pouvoir me rendre au Festival Raisons d'agir de Poitiers : la conférence d'Anne Jollet le vendredi 10 avril (9h30 si j'en crois le programme) sur le thème "De l'espoir de l'égalité des droits à l'espoir de l'égalité des jouissances, 1789-1793". Ne pas s'en priver pour ceux qui pourront y assister.

7 avril 2009

Gamelin le jacobin est de retour

l'on reparle de ce qui me semble constituer la seule bonne oeuvre, réellement "durable", d'Anatole France : Les dieux ont soif. Ma jeunesse à moi s'exaltait, entre empathie et malaise, devant la figure du peintre révolutionnaire Gamelin. Et elle n'y voyait certes pas une préfiguration du Goulag ! C'est à France, comme à Balzac, Hugo... et bien sûr Michelet, que je dois mon précoce engouement pour la Révolution française. Un grand livre, malgré défauts ou faiblesses, qui devrait continuer à faire rêver (et réfléchir) quelques adolescents à travers le monde...

21 avril 2009

"Guerre des Mondes !" de J.-P. Andrevon

Notre "Occident" se trouve tellement perdu et éperdu qu'il semble probable que nombreux parmi nous se plongeraient avec délices dans un millenium de servitude volontaire si l'on daignait nous envahir depuis l'espace.

(Ah, les "divines surprises" cosmologiques...)

Mais le livre de Jean-Pierre Andrevon, Guerre des Mondes ! Invasions martiennes, de Wells à Spielberg, paru tout juste aux Moutons électriques, n'est pas spécialement réservé aux paumés New-Age ou aux adorateurs de la soucoupe, bien au contraire.

On peut aussi aller voir du côté de chez Barthes ou bien attendre dans une cabane de jardin que l'apocalypse fonde sur nous par une nuit de Saint-Jean.

26 septembre 2009

Quelques sorties d'automne

(1) Ma découverte de cet été en littérature étrangère, c'est Neil Bissoondath, croisé lors d'un petit salon sur Ré, et avec qui nous avions, ma soeur et moi, eu une agréable discussion littéraire. J'ai lu, et beaucoup aimé son Retour à Casaquemada, un tour de force tirant le meilleur des sagas familiales de ces deux derniers siècles tout en étant éminemment moderne. Puis j'emprunterai Tous ces mondes en elle à ma soeur, car voilà un écrivain qui soulève notre commun enthousiasme, ce n'est pas si fréquent. A moins que La Clameur des ténèbres... Je signale en tout cas la sortie de son nouveau roman, Cartes postales de l'enfer, toujours chez Phébus où se trouve publiée en France la plupart de son oeuvre. Plaisant de trouver un auteur vivant de cette envergure, à pouvoir suivre, moi qui navigue plutôt entre les morts.

(2) Ainsi, cette nuit d'insomnie, lu L'homme qui s'est retrouvé, une plaisante fantaisie éditée par l'Arbre Vengeur et qui sort un peu Henri Duvernois de la naphtaline. Ce livre (illustré par Laurent Bourlaud) m'a évoqué deux albums, vous saurez pourquoi en le lisant : Blotch (la nouvelle édition complète, chez Fluide glacial) et A la lettre près (chez Albin Michel). Bien, et voilà une sortie de taille pour cet éditeur, puisqu'ils publient un inédit de Dickens, Le voyageur sans commerce (illustré par David Prudhomme)

(3) Ce gros livre, chez Agone, et dont m'intéresseront essentiellement les passages sur Furet et la Révolution française. L'auteur ne semble pas jeter tout le bébé avec l'eau du bain, cf cet entretien : il faut bien sûr continuer à lire Lefort, Castoriadis... et Arendt. Moi j'ai notamment au programme des lectures d'Orwell pour cet hiver, il y a de quoi faire chez Agone, Ivrea et l'Encyclopédie des Nuisances.

(4) La newsletter des éditions Libertalia m'apprend la sortie prochaine (souscription possible) d'un autre livre de Markus Rediker : Les forçats de la mer. Histoire populaire des marins du XVIIIe siècle... une sinistre condition dont des films comme "Le Bounty" ou "Master and Commander" peuvent donner un aperçu. En France, Rediker a été publié chez Libertalia et chez Amsterdam. Des sorties saluées en leur temps par l'excellent site Revolution-Française.net.

(5) Chez Libertalia toujours, la sortie d'un nouveau livre de Claude Guillon... me servira à chaudement recommander cet autre, indispensable, notamment pour tous ceux qui ne réduisent pas la figure féminine de la Révolution à Marie-Antoinette ou Charlotte Corday : Notre patience est à bout (Imho). Cf cet article.

(6) Réservez-le chez votre libraire, et s'il n'en a pas encore entendu parler, glissez-lui miel et épines à l'oreille, Purulence sort dans maintenant quelques semaines chez Ego comme X.

20 novembre 2009

Elle Des Livres

En conclusion d'une semaine pleine d'énergie dyonisiaque, au sein d'une étrange coalition des libertés.

Forcément la meilleure librairie d'Auvergne : Duo y est présent et Sandrine y transcende au quotidien l'inertie.

A Ambert, la Librairie Tout un Monde constitue une halte avant la remise en train de l'Histoire et le dégel du désir de bouleverser : pour moi, à plein, salvatrice. La main visible du non-marché posée sur moi, colombe de la distinction ami/ennemi ne se trompant pas.

Il est des rencontres qui réactivent 1918 : on sort enfin de la tranchée, une idée fixe en bandoulière.

Après 1918, 1919 : le monde est encore jeune.

Ne désespère pas, camarade, tu leur rendrais service. Sors de ton monument aux morts de la défaite politico-sociale.

Je suis fou de vie, j'ai vingt ans à nouveau.

15 janvier 2010

A boire, à manger / devant la cheminée / le radiateur / ou un feu follet

Re/lectures du froid au chaud, les frères Goncourt, Durrell, Lanzmann.

Et je note ces quelques sorties récentes :

- Bernard Marchand, Les ennemis de Paris (PUR)

- Nicolas Chamfort, Oeuvres complètes, (Editions du Sandre)

- Cardinal de Retz, Pamphlets (Editions du Sandre)

- Léonard Burnand, Les pamphlets contre Necker (Garnier)

- Gérard Noiriel, Le massacre des Italiens (Fayard)

- Daniel Guérin, De l'Oncle Tom aux Panthères noires (Les Bons Caractères)

- Christian Gury, Proust et Lyautey (Non Lieu)

- Myron Echenberg, Les tirailleurs sénégalais en Afrique Occidentale Française. 1857-1960 (Karthala)

- Antje Schrupp, Virginie Barbet, une lyonnaise dans l'Internationale (ACL)

- Antoine Compagnon, Le cas Bernard Faÿ (Gallimard)

- Emmanuel Levinas, Carnets de captivité et autres inédits (Grasset/Imec)

- Elisabeth Roudinesco, Retour sur la question juive (Albin Michel)

- Rose Mary Sheldon, Renseignement et espionnage dans la Rome antique (Belles Lettres)

- Antoine Roquette, Le Concordat de 1817. Louis XVIII face à Pie VII (Félin)

- Jean-Claude Caron, Frères de sang : la guerre civile en France au XIXe siècle (Champ Vallon)

- Isabelle Ballester, Les nombreux mondes de Jane Austen (Les Moutons électriques)

- Jovan Hristic, Réflexions sur la tragédie d'Eschyle à Beckett (L'Age d'Homme)

- Edith Stein, Correspondance I. 1917-1933 (Le Cerf)

- Philippe Henne, Saint Jérôme (Le Cerf)

- Eliane Martin-Haag, Rousseau ou la conscience sociale des Lumières (Honoré Champion)

- Charles de Brosses, Lettres familières d'Italie (André Versailles éditeur)

Et de très belles vues de librairies sur le blog Locus Solus.

15 janvier 2010

Robespierre x 2

Ce matin, une main attentionnée m'offre ces deux lectures, propices à une détente et une relaxation bien nécessaires :

- le n°656 des Temps Modernes, où Micheline B. Servin, dans sa chronique de théâtre, a des mots qu'il est bon de lire dans la revue fondée par J.P. Sartre (sur l'intérêt  de ce dernier pour la "grande révolution" dont parlait Kropotkine, passer ICI ou bien ICI) :

"Justement, cette période révolutionnaire (bien oubliée des théâtres depuis l'épopée d'Ariane Mnouchkine et du Théâtre du Soleil, voilà une quarantaine d'années), sur laquelle des études sortent revenant sur la Terreur, tout en occultant le contexte, oubliant que la République en naquit et que, quatre-vingts ans plus tard, la répression de la Commune fit autant de morts.

[...]

Rappeler que le Comité de Salut public, part active dans l'établissement de la République, a été le fait d'hommes aux prises avec des conditions extrêmes et que les idées de Robespierre, son but d'égalité et de justice qui était celui des Révolutionnaires de 1789, tout comme de larges extraits du fameux discours Sur les principes de la morale politique étayent la représentation, mérite grande attention."

- le dernier livre traduit de l'italien Sergio Luzzatto : Bonbon Robespierre. La Terreur à visage humain (Arléa), avec qui Augustin Robespierre, après Couthon, semble sortir de l'ombre. Voir aussi le tome 3 des Oeuvres de Maximilien Robespierre (correspondance avec Augustin), édition Centenaire de la Société des Etudes Robespierristes.

La pluie peut venir à présent.

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