Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BENITORAMA
Visiteurs
Depuis la création 42 804
Archives
6 novembre 2013

Au coeur de la République

Une interview importante de Christiane Taubira ce matin dans Libération concernant les attaques racistes qu'elle subit régulièrement (par-delà sa personne... et sa politique).

Lorsqu'elle dit "Au-delà de mon cas, ces attaques racistes sont une attaque au coeur de la République", elle a parfaitement raison.

La République qui m'est chère, celle qui par-delà les intérêts des planteurs et colons, abolit l'esclavage, celle où la ligne de Robespierre triompha de celle de Barnave*. Celle qui fit du fils d'une esclave un général de la Révolution, parmi tant d'autres officiers dits "de couleur".

Il peut y avoir plusieurs lectures de la République (et de son histoire complexe), celle-ci est belle et source d'espoir comme d'avenir. 

Quant à l'idéologie du "sang", Georges Politzer comme Walter Benjamin en ont fait justice une fois pour toutes. 

* Comme incarnations de deux lignes politiques... car je n'oublie pas quelle était la situation de Barnave en 1792-1793. Pour Barnave, outre le chapitre très "institutionnel" mais pas inintéressant que lui consacre le furetien Gueniffey dans son Histoires de la Révolution et de l'Empire (Perrin), se reporter à la notice du Dictionnaire Soboul (PUF). Concernant les conséquences de la ligne politique portée par Barnave et représentante de certains milieux sociaux, voir le livre marquant de Florence Gauthier, L'aristocratie de l'épiderme (CNRS).

 

Publicité
4 novembre 2013

Tout de même rouge, le bonnet

Pour conclure la journée, et témoigner d'un certain énervement de ma part pour les postures aristocratiques face à la colère ou la souffrance populaires... 

Tel tribun populiste patine dans la choucroute sous-marine et insulte nos amis Bretons en cet automne où le bonnet rouge se porte bien au vent*. D'autres heureusement respectent la colère populaire et cela où qu'elle se manifeste, tout en espérant voir le monde du travail défendre ses propres intérêts et non ceux des autres. 

Ouvriers, paysans, artisans, chauffeurs routiers, petits patrons, marins-pêcheurs, commerçants, employés, retraités... la masse du peuple qui défile à Quimper est digne de respect, et ce malgré certaines tentatives de récupération, de manipulation ou d'infiltration.

Il faudra bien écouter tout cela. Ou alors, comme disait Brecht, "ne serait-il pas plus simple pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d'en élire un autre ?"

La France d'en bas qui trime et qui n'oublie pas les belles traditions de luttes paysannes, artisanales et ouvrières qui font tout le sel de l'histoire sociale de ce pays. Comme celles d'ailleurs qui sont venues nous enrichir (espagnoles, polonaises, germaniques, arabes, italiennes, arméniennes, etc.).

On peut (et on doit parfois) critiquer Michéa mais les événements montrent décidément qu'il faut le lire ! Le complexe d'Orphée et Les mystères de la gauche (Climats). 

Et Lénine ne disait-il pas : "Quiconque attend une révolution sociale "pure" ne vivra jamais assez longtemps pour la voir." (source

* Et sans oublier que durant la Révolution française, les colères populaires et sociales bretonnes furent hélas détournées et conduites dans une impasse par nobles, prêtres réfractaires et divers nostalgiques d'Ancien Régime.

 

4 novembre 2013

Général Ludd

Cette cruauté de la construction puis consolidation du capitalisme, Marx et Engels en étaient pleinement conscients, cela suinte de toute leur oeuvre comme de leur correspondance. 

Le petit peuple anglais, qu'ils connaissaient bien, la subit de plein fouet, tout en se cabrant régulièrement. Ainsi de la révolte luddite au début du XIXe siècle mais dont les conséquences ou les modes d'action durèrent plus longtemps*.

Tout cela dépose des choses au tréfonds de la mémoire sociale. Et les historiens doivent faire le reste. Telle Arlette Farge, qui vient de nous en livrer un très bel exemple.

* Pour une articulation des questions posées par Rediker comme par Van Daal... voir une partie du livre de Kwame Anthony Appiah, Le code d'honneur (Gallimard). Un traitement original, mais complémentaire. 

4 novembre 2013

Antidote à la souffrance

Comme ce blog a tout comme son auteur, de la suite dans les idées (et une certaine ténacité), il sera rappelé ici que le livre d'Aimé Césaire sur Toussaint Louverture est toujours disponible, édité par Présence Africaine et achetable en leur librairie parisienne ou partout ailleurs en France. Il sera aussi redit que je l'ai acquis, moi, lors d'une Fête de Lutte Ouvrière, sur le stand haïtien. A force de parler de livres et de fêtes...

4 novembre 2013

Actualité Rediker

Feuilleté, soupesé, apprécié... bientôt dans ma bibliothèque : A bord du négrier, de Marcus Rediker (Seuil). Cette somme de souffrances à peine concevable... qui a participé à l'élaboration du capitalisme.

La production de l'auteur, contribution historienne de premier ordre, nous est de plus en plus accessible en France : Les forçats de la mer (Libertalia) qui sapent l'image romantique du pirate, construction de pacotille juste bonne à vendre du rêve disneylandisé et L'Hydre aux mille têtes (Amsterdam) comme à front renversé d'une certaine "révolution atlantique" domestiquée.

Voilà un vrai historien !

Publicité
4 novembre 2013

"Histoire désinvolte du surréalisme"

J'avoue que je ne connaissais pas ce livre de Vaneigem, donc bravo aux éditions Libertalia de le tirer de l'oubli. Sur le rapport surréalisme / situationnisme, quelques élements ICI.

4 novembre 2013

Soupe à l'arnaque

Prolifique historien de garde. Soupirs. Quand les vrais historiens vendent cent fois moins de livres. Re-soupirs.

4 novembre 2013

22M

Feuilleté plusieurs fois en librairie, un très beau livre, un récit prenant, comme un écho à des lectures de jeunesse. C'est Vingt-deux mois dans les glaces. Survivre en Antarctique (1901 - 1903) du docteur Nordenskjöld aux éditions Paulsen. 

1 novembre 2013

Aimé Césaire (titres)

Deux titres consacrés à Césaire, que je garde dans un coin de ma tête... et de ce blog :

Le communisme est à l'ordre du jour, de David Alliot, sur l'étendue du rapport de Césaire au PCF (Pierre-Guillaume de Roux)

- le tome 1 de ses Ecrits politiques, réservé aux "Discours à l'Assemblée Nationale 1945-1983" (Jean-Michel Place). Voir sa page sur le site de l'Assemblée nationale.

Et comme l'acritique tue ce bas-monde et qu'il ne sert à rien de révérer, ce petit article tout de même élogieux, mais qui fait la part des choses sur un parcours politique complexe.

On l'aura compris, j'aime Césaire, l'auteur d'un vibrant Toussaint Louverture (Présence Africaine). Un livre qui vieillit bien, comme le reste de l'oeuvre.

Et je pose ici une question simple : à quand Césaire en Pléiade* ? Pourtant une évidence.

* Une édition d'Oeuvres complètes est annoncée aux éditions du CNRS pour janvier 2014, j'apprends ça dans Le Monde diplomatique. Mais pourquoi pas de Pléiade ?

1 novembre 2013

Mai-juin 1940

Tout ce qui peut combattre la "fascination pour le nazisme" est bon à prendre (cf les travaux de Lionel Richard). Voilà pourquoi j'applaudis à l'existence de ce livre*, que je viens juste de découvrir (Toucan).

Héroïques, parfois désespérés, coûteux en vies humaines, notamment allemandes : ce sont les combats de 1940. Mépriser sa propre histoire, être fasciné par celle des autres : quelque chose de très français. La haine de soi ne sert pourtant strictement à rien*, encore moins à se faire aimer des autres. Et c'est toujours un non-sens historique.

On pourra accompagner ce livre de la lecture du très bon volume d'Eric Roussel (Gallimard). Et penser à Marc Bloch.

* Voir aussi La bataille de Dunkerque, de Dominique Lormier (Tallandier).

** Le chauvinisme non plus, évidemment. L'imbroglio des débuts de la télévision française dans les années 30 face aux tentatives anglo-saxonnes ou allemandes pourrait calmer quelques ardeurs de ce genre. Ce n'est pas le seul sujet de ce livre publié par l'Archipel, mais je n'en suis encore qu'aux premiers chapitres.

Publicité
Publicité